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Education: les parents romands giflent davantage leurs enfants

Lorsqu'il s'agit d'éduquer les enfants, les Romands cèdent plus facilement à la violence. Gifles, fessées et autres châtiments corporels sont davantage dispensés en Romandie que dans le reste de la Suisse. Non punis en Suisse, de tels actes peuvent engendrer des traumatismes par la suite.

11 mars 2019, 16:37
L'usage de la violence est globalement en baisse.

Les méthodes d’éducation varient d’une région à l’autre en Suisse. Les parents usent ainsi davantage de châtiments corporels sur leurs enfants en Suisse romande qu’en Suisse alémanique ou au Tessin. C’est ce que révèle la Zentralschweiz am Sonntag sur la base d’une étude de l’université de Fribourg publiée en février dernier.

Sur les 1500 personnes interrogées, on constate que les parents romands recourent plus souvent à la fessée (5,8%) que leurs homologues alémaniques (2,3%) ou tessinois (4,7%). La différence est encore plus notable s’agissant de tirer les cheveux, puisque les Romands sont 4,1% à utiliser cette méthode contre 2,3% d’Alémaniques et 0,7% des Suisses italiens.

 

Violence physique en baisse

Pourquoi les Romands recourent-ils davantage à la violence physique sur leur progéniture? Cette méthode éducative est plus largement tolérée en France et «cela déteint sur la Suisse romande» explique Xenia Schlegel, directrice de la Protection de l’enfance Suisse. Si cet aspect n’a pas été abordé dans l’étude, Dominik Schöbi, directeur de l’Institut de recherche et du conseil dans le domaine de la famille à l’origine de ce rapport, avance une hypothèse. «Nous savons, grâce à des études antérieures, que les parents francophones sanctionnent les fautes plus rapidement et avec plus de vigueur.»

Les parents francophones sanctionnent les fautes plus rapidement et avec plus de vigueur.
Dominik Schöbi, directeur de l’Institut de recherche et du conseil dans le domaine de la famille

 

Si des facteurs, tels que la pauvreté, le chômage, l’exclusion d’un logement ou l’isolement social favorisent la violence dans l’éducation, celle-ci est en baisse depuis 2003, selon l’étude. Cette évolution s’explique par un nombre croissant de parents qui renoncent à la violence dans l’éducation. Les châtiments corporels sont en recul principalement chez les parents de jeunes enfants et ayant plus d’un enfant. On note ainsi que près de 70% des parents n’infligent jamais de fessée à leurs enfants ou que 86% d’entre eux ne leur tirent jamais les oreilles. Et lorsque les parents admettent user des châtiments corporels, ils disent ne le faire que rarement ou très rarement.

 

Risques pour la santé

L’usage de la violence physique ou verbale d’ailleurs n’est pas sans danger dans le développement de l’enfant. Des expériences de violence peuvent entraîner toute une série de problèmes physiques,cognitifs ou socio-affectifs, tels qu’augmentation du risque d’infarctus, performances scolaires en baisse ou comportement agressif.

Depuis 1978, le droit d’infliger des châtiments corporels a disparu du Code civil. En 1997, la Suisse a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant qui garantit explicitement le droit de bénéficier d’une éducation non-violente. Néanmoins, les châtiments corporels ne sont pas punis par la loi en Suisse. Le Conseil fédéral a rejeté une motion demandant d’inscrire dans le Code civil le droit à une éducation dépourvue de violence, arguant que les campagnes de sensibilisation étaient suffisantes.

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