Sur son curriculum vitae, Elena*, Slovaque de 45 ans, affirme maîtriser l’allemand. Il s’avère qu’elle ne comprend guère plus que les salutations d’usage. Peu importe. Ulrich*, Biennois de plus de 90 ans, la trouve bienveillante. Et grâce à elle, le veuf peut demeurer dans sa villa proche du lac de Morat, plutôt que d’être placé en EMS.
Elena réside un mois sur deux chez le retraité, 24h sur 24, sept jours sur sept, pour lui tenir compagnie, l’emmener en promenade et s’occuper des tâches ménagères (mais pas de soins). Elle fait partie de ces dizaines de milliers de femmes d’Europe de l’Est – selon le Conseil fédéral – à passer nos frontières en minibus, pour s’occuper de nos aînés, recrutées par ces agences qui fleurissent dans le pays, des plus sérieuses aux plus douteuses.
La presse alémanique a révélé qu’une société illégale, Slowiss, était dans le collimateur du Secrétariat...