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Armée suisse: les aptitudes au service militaire varient selon le métier et l'origine

L'Université zurichoise a mené une étude sur les aptitudes au service de plus de 240'000 conscrits. Le métier et l'origine en sont les principaux facteurs. Par ailleurs, le taux d'aptitude a diminué d'environ 4 % ces dernières années.

24 mars 2017, 18:59
/ Màj. le 24 mars 2017 à 19:03
Le niveau socio-économique et le statut professionnel influencent l'aptitude au service militaire.

Les artisans, paysans et techniciens sont davantage aptes au service militaire que les étudiants, les employés de bureau ou les vendeurs. Le taux d'aptitude le plus bas revient aux manoeuvres non qualifiés, comme le montre une étude mandatée par l'armée.

L'Université de Zurich a examiné l'aptitude de plus de 240'000 conscrits entre les années 2010 et 2015, a annoncé le Département fédéral de la défense vendredi, en publiant parallèlement l'étude.

Celle-ci révèle que l'aptitude est en corrélation avec le niveau socio-économique et le statut professionnel. L'âge joue également un rôle: les jeunes de 19-20 ans présentent les taux les plus élevés d'aptitude au service. Plus les conscrits sont âgés, plus ce taux est bas.

Les jeunes hommes suisses dont le niveau socio-économique est plutôt bas ou, au contraire, plutôt élevé sont davantage déclarés inaptes, note le professeur Frank Rühli.

Les conscrits d'origine rurale présentent une plus grande aptitude au service que ceux qui vivent dans les grandes villes. Les communes conservatrices ou celles qui votent plutôt à droite ont des taux d'aptitude supérieurs à celles votant à gauche ou à tendance progressive libérale.

Romands moins aptes

L'étude révèle également que l'aptitude au service des conscrits francophones est inférieure à celle des germanophones, tandis que celle des italophones se situe entre les deux. Nidwald, Appenzell Rhodes-Intérieures et Obwald ont des taux d'aptitude particulièrement élevés (entre 70 et 80%), tandis que le Jura, Zurich et Genève sont en queue de peloton (entre 50 et 55%).

En tête des raisons d'inaptitude: les problèmes psychiques, responsables dans 76% des cas. Parmi eux, 27% sont directement liés au service militaire, comme une relation conflictuelle à l'autorité ou des problèmes d'adaptation. Le reste est imputable à toute la palette d'affections psychologiques, comme la dépression ou les troubles paranoïaques.

Squelette et organes moteurs

Près de 30% des inaptes le sont pour des raisons touchant aux "squelette, parties molles de l'anatomie et les organes moteurs". Parmi les six centres de recrutement, celui de Rüti (ZH) est particulièrement concerné par ces diagnostics. Dans ceux de Lausanne et du Monteceneri (TI), les diagnostics d'ordre psychologique sont plus fréquents qu'ailleurs.

De manière générale, le taux d'aptitude au service militaire a légèrement diminué, passant de 65,2% en 2010 à 61,6% en 2014. En 2015, il est reparti à la hausse, à 63,6%.

Comme les taux d'aptitude sont influencés par une combinaison de facteurs individuels et régionaux, l'armée a mandaté une étude complémentaire pour faire examiner les corrélations qui influencent ces facteurs. Fin 2016, une étude avait été publiée sur le tour de taille et l'indice de masse corporelle (IMC) des conscrits.

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