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Criminalité: le sursis plus efficace que la prison pour empêcher les récidives

La prison n’est pas toujours une solution. Les délinquants ont moins de chance de récidiver en cas de sursis qu’en cas d’incarcération. Avoir commis un crime étant jeune n’implique pas un nouveau passage à l’acte à l’âge adulte.

20 janv. 2020, 15:01
Un passage derrière les barreaux ne résout pas tous les problèmes.

Passer par la case prison n’empêche pas les récidives. Une personne a deux fois et demi plus de risques d’être recondamnée, si elle a effectué un bref passage derrière les barreaux que si elle a écopé d’un sursis.

Sur les 38’121 personnes condamnées à des peines avec sursis complet ou partiel en 2014, seules 13% ont récidivé dans les trois années suivantes, indique lundi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un rapport. Pour un délit de gravité comparable, 36% des 7565 personnes condamnées à des peines de prison ferme ont remis le couvert.

 

Les risques de récidives s’amenuisent toutefois au fil du temps. La majorité d’entre elles ont lieu dans l’année suivant la condamnation: elles sont survenues dans 37% des cas après six mois, et dans 22% après un an. Et la courbe poursuit son chemin descendant pour atteindre 6% après trois ans.

La délinquance juvénile n’a elle que peu d’impact sur une possible récidive à l’âge adulte, précise l’OFS. Avoir été jugé durant l’enfance ou l’adolescence n’augmente le risque d’écoper d’une peine de prison ferme que d’une fois environ.

Bons et mauvais risques

Par ailleurs, seuls 13% des primo-délinquants commettent à nouveau un délit, note l’office. Une proportion qui grimpe à 22% pour les récidivistes ayant écopé d’une condamnation antérieure, et 48% pour les multirécidivistes.

Les primo-délinquants, jugés comme des «bons risques», bénéficient dès lors généralement du sursis. Considérés comme des «mauvais risques», les récidivistes écopent quant à eux, sauf circonstances particulièrement favorables, d’une peine ferme.

Privilégier les peines alternatives

L’OFS tire plusieurs conclusions de ces statistiques. Les antécédents judiciaires impactent à la fois le risque de récidive et la détermination de la peine. Et le risque de récidive est plus élevé chez les personnes condamnées à de la prison ferme qu’à une peine alternative, à savoir une peine avec sursis total ou partiel, des travaux d’intérêt général ou une peine pécuniaire.

Une peine privative de liberté ferme n’est donc pas moins apte à réduire la récidive qu’une peine alternative, estime l’OFS. De fait, «il vaut, par exemple, mieux prononcer des peines pécuniaires plutôt que des courtes peines privatives de liberté».

Les statistiques de l’OFS ont porté sur les délinquants suisses ou étrangers détenteurs d’un permis C, de sorte à ce que leur parcours puisse être suivi. Les autres délinquants étrangers peuvent avoir réalisé un premier délit dans leur pays d’origine, si bien qu’il n’est pas inscrit dans leur casier judiciaire suisse.

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