L’Echinaforce serait-il en passe de devenir la nouvelle hydroxychloroquine? Fabriqué en Thurgovie, ce médicament phytothérapique à base d’échinacée serait efficace contre le SARS-CoV-2, selon une étude menée par le laboratoire de Spiez.
La presse alémanique en a fait ses choux gras lundi, affirmant que le remède miracle pouvait soigner le Covid-19. Mais les avis divergent au sein de la communauté scientifique.
Des résultats préliminaires
D’après le laboratoire fédéral de Spiez, cette substance permettrait de désactiver le virus du Covid-19. «Les deux SARS-CoV-1 et SARS-CoV-2 ont été inactivés à des concentrations similaires de l’extrait. Nous émettons donc l’hypothèse que les préparations d’Echinacea purpurea, telles qu’Echinaforce, pourraient être efficaces comme traitement prophylactique», écrivent les auteurs de l’étude.
Pour Julien Riou, médecin et épidémiologiste à l’Université de Berne, la prudence est de mise car l’étude n’a pas été réalisée sur des malades du coronavirus mais en milieu artificiel. «Il faut garder une grande méfiance vis-à-vis des études in vitro. On sort à peine du désastre de l’hydroxychloroquine», a-t-il déclaré au micro de la RTS.
Contacté par le journal «20 Minutes», l’Office fédéral de la santé publique ne se prononce pas et attend des recherches supplémentaires.
Un financement flou
Contactés par la RTS, les auteurs de l’étude ont refusé de s’exprimer sur les résultats obtenus et sur le financement de leur recherche. Les laboratoires Vogel, fabricants du produit, sont suspectés d’être à l’origine de cette parution.
Une chose est sûre: la demande pour ce médicament explose depuis. Ce lundi, les clients se ruaient dans les pharmacies pour s’en procurer, selon le journal «20 Minuten».