Le commerce de détail en Suisse a perdu environ 6000 points de vente entre 2010 et 2017. Les sociétés ou les marques "trop petites" et "au positionnement flou" en ont particulièrement fait les frais, souligne l'institut d'étude GfK dans son étude annuelle consacrée au secteur. A l'inverse, le nombre de boutique en ligne répertoriées en Suisse dépasse désormais les 10'000.
La Poste est l'entreprise qui a essuyé le plus grand nombre de fermetures de filiales, avec une chute de 35% entre 2010 et 2017. Le nombre de points de vente a diminué également parmi les magasins spécialisés dans les produits non alimentaires, notamment les articles de sport et multimédia (-28%), les livres (-27%) et l'habillement (-12%). Dans ce dernier secteur, l'assainissement n'est pas encore terminé et devrait se poursuivre en 2018, notent les auteurs de l'étude.
A l'inverse, certains secteurs ont enregistré une hausse du nombre de points de vente, notamment les magasins alimentaires à bas prix (+31%), la parfumerie et les cosmétiques (+26%) ainsi que le mobilier (+16%) et les stations-services et commerces de proximité (+12%).
Succès des discounters
Les discounters Denner, Aldi Suisse et Lidl ont tous enregistré une nette progression de leur chiffre d'affaires en 2017, avec des hausses respectives de 3%, 2,6% et 10%, selon les estimations de GfK. Lidl s'est même hissé en septième position des plus grands détaillants en Suisse, enregistrant des ventes de 1,1 milliard de francs.
A titre de comparaison, le distributeur traditionnel Migros a vu son chiffre d'affaires reculer de 0,7% à 14,3 milliards l'année dernière, tandis que le concurrent Coop a vu ses ventes progresser de 0,7% à 12,8 milliards.
En plus du tourisme d'achat, qui se maintient à un haut niveau, la numérisation fait partie des grands défis des commerçants. Ainsi, dans le commerce à distance, c'est-à-dire la vente en ligne et par correspondance, les ventes ont progressé de 10% en 2017 à 8,6 milliards, relève l'institut.