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Climat: les déplacements du personnel fédéral correspondent à trois vols Genève-Zurich par semaine

Les employés de la Confédération se déplacent souvent en avion sur de courtes distances. Entre 2012 et 2017, ce sont en moyenne trois vols hebdomadaires Genève-Zurich qui ont été effectués par un fonctionnaire fédéral. La pratique interpelle dans un pays connu pour la densité de son réseau ferroviaire et l'impact du trafic aérien sur le changement climatique.

03 avr. 2019, 07:30
Le personnel fédéral recourt souvent à l'avion pour traverser le pays.

En Suède, on l’appelle «flygskam» ou la «honte de prendre l’avion». L’impact des vols aériens sur le changement climatique interroge de plus en plus les gens sur leurs pratiques de voyage et pas seulement au pays de Greta Thunberg, jeune pasionaria de la cause environnementale.

En Suisse, ce sont les déplacements en avion des employés de la Confédération qui posent question. Bien que le personnel fédéral soit incité à emprunter le moins possible la voie des airs, la réalité est tout autre.

Ainsi, ce ne sont pas moins de 845 vols qui ont été effectués entre Genève et Zurich sur la période 2012-2017, comme le révèle la Schweiz am Wochenende. Autrement dit, trois fois par semaine en moyenne un fonctionnaire fédéral prend l’avion entre les deux plus grandes villes de Suisse.

Ce sont environ 300 000 kilomètres qui ont été parcourus uniquement via des vols intérieurs au cours des dernières années. Ce nombre est sans doute plus élevé, sachant que seuls les vols effectués par les employés de 59 unités administratives ont été comptabilisés, soit 20 000 équivalents à un plein temps des près de 35 000 fonctionnaires de la Confédération. Au total, ces derniers ont produit 17 200 tonnes de CO2 en 2012 pour leurs seuls voyages en avion et 19 000 tonnes en 2017.

Vols de transit

Mais, pourquoi les collaborateurs de l’Etat prennent-ils l’avion plutôt que le train sur de si courtes distances? L’Office fédéral de l’Energie explique que les vols domestiques sont bien souvent des vols de transit vers des destinations plus lointaines. C’est le cas par exemple d’un fonctionnaire domicilié à Genève qui doit se rendre à une conférence à New York en passant par Zurich.

Un argument qui ne convainc pas la fondation myclimate qui est active dans la protection du climat. Celle-ci note que les vols de transit n’ont guère de sens en Suisse, compte tenu de la qualité du réseau ferroviaire. Ainsi, il est tout à fait possible de rallier n’importe quel aéroport du pays en train depuis son lieu de domicile.

Si la Confédération ne compte pas interdire les vols intérieurs de ses collaborateurs, elle les encourage à veiller à leur utilisation parcimonieuse de l’avion. Dans un guide de bonnes pratiques fourni à chaque employé, l’Etat propose de recourir plutôt à des réunions téléphoniques ou par visioconférence, réduire la taille des délégations appelées à se déplacer ou emprunter le train, lorsque la destination se situe à moins de 6 heures de trajet.

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