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Climat: les Aînées pour le climat portent leur combat à la Cour européenne des droits de l'homme

Après s’être adressée au Conseil fédéral sans succès, l’association des Aînées pour le climat poursuit son combat devant les juges de Strasbourg. Elle demande des mesures concrètes pour limiter le réchauffement climatique.

08 oct. 2020, 07:26
/ Màj. le 08 oct. 2020 à 12:51
Les "Aînées pour la protection du climat" veulent aller jusqu'à Strasbourg pour faire entendre leur voix (archives).

Déboutée au printemps par le Tribunal fédéral, l'association "Aînées pour la protection du climat" porte ses doléances devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Elle exige un renforcement des mesures afin d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

Il s'agit d'une des premières plaintes climatiques déposées auprès de la Cour européenne des droits de l'homme, expliquent jeudi les "Aînées pour la protection du climat" lors d'un point de presse. Elle pourrait devenir un précédant pour toute l'Europe.

Nous espérons que la Cour européenne prenne en compte le devoir de la Suisse de protéger nos vies.
Rosmarie Wydler-Wälti, co-présidente de l'association

La crise climatique est une menace pour les droits humains. Pourtant ni nos autorités fédérales, ni les tribunaux suisses, notamment le Tribunal fédéral censé vérifier le respect des droits fondamentaux, n’ont jugé nécessaire d’examiner notre requête sur le fond, a expliqué Anne Mahrer, co-présidente de l'association. Les mesures prises par la Confédération pour la protection du climat sont très insuffisantes.

"Nous espérons que la Cour européenne prenne en compte le devoir de la Suisse de protéger nos vies et notre santé face aux conséquences négatives du changement climatique", a poursuivi Rosmarie Wydler-Wälti, co-présidente de l'association.

Déboutées

En 2016, l'association et plusieurs de ses membres se sont adressées au Conseil fédéral, au Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), à l'Office fédéral de l'environnement et à l'Office fédéral de l'énergie. Elles dénonçaient de nombreuses omissions dans le domaine du climat.

A lire aussi : Victimes du réchauffement climatique, des aînées portent plainte contre le Conseil fédéral

Le DETEC n'est pas entré en matière en 2017. La décision a été confirmée un an plus tard par le Tribunal administratif fédéral. Pour agir, les citoyens doivent être suffisamment atteints dans leurs droits par les actions ou les omissions des autorités.

En l'occurrence, les juges de Mon Repos estiment que tel n'est pas le cas des recourantes. Ils rappellent que l'Accord de Paris prévoit que le réchauffement devrait être limité à un niveau "bien inférieur à 2 degrés". Même sans mesure supplémentaire, cet objectif ne pourrait être atteint qu'à moyen ou long terme.

Pas satisfaites

Les Aînées pour le climat ne se satisfont pas de cette réponse. "Par trois fois, nous n'avons pas été prises au sérieux. La problématique n'a jamais été abordée au fond", a indiqué Rosmarie Wydler-Wälti, co-présidente de l'association, à l'agence de presse Keystone-ATS. Les aînées se disent effrayées par le fait que l'Etat ne veuille pas prendre des mesures préventives.

Dans une lettre ouverte au Conseil fédéral, l'association explique pourquoi elle porte plainte contre la Suisse à Strasbourg. Elle invite le Conseil fédéral et les autorités "à prendre enfin toutes les mesures nécessaires afin de nous protéger, nous qui sommes déjà touchées, ainsi que les personnes qui le seront à l'avenir."

 

 

Pour Rosmarie Wydler-Wälti, la loi sur le CO2 adoptée il y a deux semaines par le Parlement est insuffisante. Mais elle ne soutient pas un référendum pour des raisons stratégiques. Elle engage les milieux politiques à relever davantage les taxes sur les carburants, à introduire un système de contingents pour les vols ou encore à lancer une offensive en faveur de l'énergie solaire.

Afin de donner davantage de poids à leurs revendications, quelques Aînées pour le climat se rendront à Strasbourg avec le "Beluga", le voilier de Greenpeace. Elles espèrent ainsi attirer l'attention de l'opinion internationale sur la situation en Suisse.

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