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Climat: Greta Thunberg, pasionaria du climat, est à Lausanne. Mais qui est-elle vraiment?

La lutte pour le climat passe par Lausanne cette semaine. Des jeunes de plusieurs pays s’y réunissent pour imaginer des solutions à la crise climatique. Parmi eux, figure une invitée de marque: Greta Thunberg. Portrait-robot de cette Suédoise qui a inspiré ce mouvement mondial sans précédent.

05 août 2019, 13:18
Greta Thunberg effectue actuellement une tournée mondiale qui passe par Lausanne.

La ville de Lausanne (VD) devient le temps d’une semaine l’épicentre de la lutte en faveur du climat. Un cycle de conférences et d’ateliers se tient depuis ce lundi et jusqu’à vendredi à l’Université de Lausanne où plus de 450 jeunes issus de 37 pays d’Europe se réunissent pour définir une stratégie d’action face à la crise climatique qui menace la planète. Baptisé Smile For Future, ce sommet y verra se succéder plusieurs personnalités, dont Greta Thunberg. Depuis qu’elle a lancé le mouvement de grève pour le climat en été 2018, la militante écologiste de 16 ans concentre l’attention médiatique.

Qui est-elle?

Greta Thunberg grandit en partie à Stockholm dans une famille d’artistes suédois – sa mère est chanteuse d’opéra et son père acteur de cinéma. Elle a une sœur cadette et serait aussi une lointaine petite-cousine de Svante August Arrhenius, scientifique connu pour ses travaux précurseurs sur le réchauffement climatique et récipiendaire du prix Nobel de chimie en 1903.

 

A l’âge de 11 ans, on lui diagnostique un syndrome d’Asperger, une forme d’autisme. De sa maladie, l’adolescente dit tirer aujourd’hui sa force pour mener son combat. À l’occasion de la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme le 2 avril dernier, elle publie un post sur Instagram, dans lequel elle explique que «l’autisme n’est pas un cadeau. Mais avec les bonnes circonstances et les bons ajustements, il PEUT devenir un superpouvoir». Et d’ajouter que sans son diagnostic, elle n’aurait «jamais lancé le mouvement de la grève de l’école».

 

Enfin, elle devient végane et incite sa famille à en faire de même. Ses parents et sa sœur renoncent également à prendre l’avion sous l’influence de Greta. C’est au sein de sa famille, dit-elle, qu’elle a compris son pouvoir de persuasion.

Comment est-elle devenue une égérie?

La jeune Greta Thunberg développe rapidement une préoccupation pour la question du changement climatique. Mais, c’est en 2018 que tout s’accélère. Au mois de mai, elle est l’une des lauréates d’un concours organisé par un quotidien suédois. Elle rédige un article dans lequel elle fait part de ses craintes par rapport au réchauffement climatique. A la suite de ce concours, des gens la contactent pour organiser ensemble une action.

En août, elle décide de ne pas faire sa rentrée des classes et s’installe à la place devant le Parlement suédois durant 3 semaines, soit jusqu’aux élections générales. Son but: interpeller la classe politique à l’urgence de la question climatique. Munie d’une pancarte, elle appelle à «une grève de l’école pour le climat».

 

Son action et son message ne tardent pas à faire le tour des réseaux sociaux et des médias internationaux. Dans son sillage de nombreux jeunes se mobilisent alors à travers le monde et lancent à leur tour leur grève de l’école. Greta Thunberg devient le vecteur de ce mouvement planétaire qui atteint son point d’orgue le 15 mars avec la Journée de grève mondiale pour le climat, qui fait descendre dans les rues de Suisse entre 50 000 et 70 000 personnes et qui mobilisé les foules dans plus de 100 pays. Ce qu’on appelle parfois l’«effet Greta» était né.

Elle a été nommée à de prestigieuses récompenses et a même été proposée pour le prix Nobel de la Paix. Elle a été citée par le célèbre Time Magazine comme l’une des vingt-cinq adolescents les plus influents du monde et Amnesty International lui a décerné son Prix Ambassadeur de la conscience.

Pourquoi est-elle critiquée?

Depuis quelque temps, des voix critiques de plus en plus fortes s’élèvent contre la jeune Suédoise. Certains dénoncent un phénomène médiatique construit par un homme d’affaires suédois et spécialiste en relations publiques du nom d’Ingmar Rentzhog. Ce dernier a lancé une start-up dédiée à l’écologie, au sein de laquelle Greta Thunberg eut temporairement le statut de «jeune conseillère». La start-up aurait levé plusieurs millions de couronnes suédoises à la suite de la médiatisation de la jeune militante.

Face à ceux qui l’accusent d’être manipulée, Greta Thunberg poste sur Facebook un message expliquant que son action est purement individuelle et qu’elle n’agirait pas si les adultes et les gouvernements se mobilisaient davantage pour la cause climatique.

 

Une partie de la classe politique et des milieux intellectuels affichent ouvertement leur septicisme vis-à-vis de la pasionaria du climat. La fronde se révèle particulièrement virulente en France où certains, à l’instar de l’ex-chirurgien et co-fondateur du site Doctissimo, Laurent Alexandre, ou le romancier et essayiste Pascal Bruckner critiquent grosso modo un discours apocalyptique néfaste pour la jeunesse.

D’autres n’hésitent pas à attaquer l’adolescente directement sur son physique. C’est le cas du philosophe français Michel Onfray il y a quelques jours après l’intervention de Great Thunberg à l’Assemblée nationale. Dans un texte lu sur Facebook, il dit d’elle qu’elle «arbore un visage de cyborg qui ignore l’émotion — ni sourire ni rire, ni étonnement ni stupéfaction, ni peine ni joie. Elle fait songer à ces poupées en silicone qui annoncent la fin de l’humain et l’avènement du posthumain. Elle a le visage, l’âge, le sexe et le corps d’un cyborg du troisième millénaire: son enveloppe est neutre.»

 

Quelle est la raison de sa venue en Suisse?

Ce n’est pas la première fois que la jeune militante vient en Suisse. Elle s’était déjà rendue au Forum de Davos en janvier, où elle a pris la parole pour sensibiliser les chefs de gouvernement et autres directeurs d’entreprises ou de grandes institutions financières à l’urgence de la situation. Elle avait notamment discuté avec l’ex-patronne du Fonds monétaire international (FMI), aujourd’hui à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde.

 

L’adolescente a pris une année sabbatique, afin de participer à divers sommets, manifestations et autres rencontres sur le climat à travers le monde, dont le sommet Smile For Future qui se tient cette semaine à Lausanne. Le point d’orgue de cette tournée mondiale aura lieu à New York en septembre où Greta Thunberg est attendue au sommet mondial sur le climat organisé par l’ONU. Elle s’y rendra à bord d’un voilier de course zéro carbone à travers l’Atlantique. Elle participera également à la COP25 au Chili en décembre.

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