En dépit des polémiques qu’elle suscite parfois, la chasse aux animaux sauvages a la cote auprès des Suisses. Ils sont nombreux à s’offrir un safari en Afrique ou en Asie, afin d’en ramener un trophée. Selon une enquête de l’émission Rundschau de la chaîne SRF, les Suisses abattent en moyenne 50 animaux protégés chaque année.
Directeur d’une société proposant des safaris et chasseur lui-même, Stephan Stamm propose une large gamme de types de chasse à ses clients fortunés: éléphants, lions, léopards et même des hippopotames. Il loue un terrain de la superficie du canton d’Obwald en Tanzanie à cette fin. Tout est réglementé, précise-t-il, seuls les animaux mâles et âgés peuvent être abattus. Il ajoute que la pratique bénéficie à la conservation des espèces.
Cette activité a un coût non négligeable. Pour un léopard, il faut compter 50 000 dollars. Une part de cette somme, 30 à 40%, est versée à l’Etat qui s’en sert pour gérer les réserves en Tanzanie et lutter contre le braconnage. «Sans les revenus de la chasse, il y aurait davantage de braconnages et de déforestation illégale. L’habitat de ces animaux serait gravement menacé», déclare Stephan Stamm à la chaîne alémanique.
Plus de 400 trophées importés en Suisse
Rapporter dans ses valises un trophée de chasse d’une espèce protégée est autorisé, pour peu que l’on dispose d’un permis délivré par la Confédération. Celui-ci est établi sur la base de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Entre 2010 et 2018, 423 animaux sauvages abattus ont été importés légalement en Suisse. Les éléphants, léopards, hippopotames, lions et argalis sont les plus prisés.