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«Charge mentale», expression de l’année 2018 en Suisse romande

Les trois mots qui ont marqué 2018 en Suisse romande sont «Charge mentale», «sécheresse» et «infox». Côtés alémanique et italophone, c’est la référence à l’aigle bicéphale qui arrive… en tête, avec «Doppeladler» et «gesto dell’aquila».

06 déc. 2018, 09:40
Si le stress est le mal du XXIe siècle, la charge mentale en est probablement l’une des principales sources.

«Charge mentale» est l’expression romande de l’année, suivi de «sécheresse» et d’«infox». Trois mots pour trois maux qui auront marqué 2018, selon le département de linguistique de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW).

Les trois principales régions linguistiques de la Suisse ont leur mot de l’année 2018, pour la première fois dans la partie italophone. La quatrième langue officielle, le romanche, viendra compléter le tableau l’an prochain, a annoncé la ZHAW jeudi.

Au palmarès romand, trois mots, ou expression, pour trois dimensions: l’individu doit faire face à la «charge mentale», la société se retrouve aux prises avec l’«infox» et la planète souffre de «sécheresse».

La Suisse alémanique a quant à elle couronné «Doppeladler» (aigle bicéphale), «Rahmenabkommen» (accord-cadre) et «079» (du nom d’une chanson du duo bernois Lo & Leduc). Le jury italophone a choisi «gesto dell’aquila» (geste de l’aigle), «notte tropicale» (nuit tropicale) et «criptovalute» (cryptomonnaies).

Principale source du stress

Le terme «charge mentale» s’était imposé, dès 2017, dans le débat public sur la parité, grâce à une bande dessinée de la blogueuse française Emma. Mais c’est en 2018 qu’il s’est étendu à d’autres sphères: si le stress est le mal du XXIe siècle, la charge mentale en est probablement l’une des principales sources.

La notion de charge mentale atteste d’une injonction pesante de la société de devoir penser à tout, tout le temps et dans tous les domaines.

Changement climatique tangible

Le mot «sécheresse» est lié à l’été caniculaire, qui a marqué les esprits, les jardins et les Unes des journaux: restrictions d’eau, rivières à sec, interdiction des feux d’artifice, pelouses jaunies et hérissons en voie d’extinction… La sécheresse était visible et tangible dans toute la Suisse.

La troisième place revient à «infox», contraction d’info et d’intox. Plutôt discret dans les médias suisses jusqu’à la publication des dernières recommandations de la Commission d’enrichissement de la langue française, en France, ce terme a ensuite été très vite adopté.

Pourquoi inventer un nouveau mot alors qu’on connaissait «fake news», contre-vérités et faits alternatifs? Peut-être justement pour souligner les innombrables nuances que revêt soudain le spectre de la vérité, explique la ZHAW, infox cristallise le rapport flou de notre société à la vérité, à une époque où la diffusion massive d’informations, vérifiées ou inventées.

Corpus textuel

Un ensemble de textes et de discours compilés par les chercheurs de la ZHAW a servi de base aux délibérations de chacun des trois jurys. Ce corpus textuel a ensuite permis de retracer l’évolution récente des mots choisis «pour mettre en lumière les réalités sociales dont ils témoignent et qu’ils construisent même parfois», explique la Haute école.

Le jury francophone se composait de linguistes aux spécialisations diverses, de journalistes, d’enseignants de français et d’artistes tels un écrivain ou un slameur.

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