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Bébé brutalisé et tué: les parents devant la justice vaudoise

Un couple comparaît depuis ce mardi devant la justice vaudoise pour avoir brutalisé et tué son bébé pendant plusieurs mois. Ce dernier est décédé des suites du syndrome du bébé secoué.

02 juin 2020, 09:20
Un couple comparaît depuis mardi matin dans la salle d'audience cantonale à Renens (VD) pour avoir maltraité et tué leur fils (archives).

Un père et une mère comparaissent mardi devant le Tribunal criminel d'arrondissement de Lausanne pour la mort de leur enfant de 11 mois. Ils sont accusés d'avoir maltraité leur fils pendant plusieurs semaines, jusqu'à son décès des suites du syndrome du bébé secoué.

Le père a nié en bloc mardi matin dans la salle d'audience cantonale à Renens. Les blessures dont a été victime le nourrisson au cours de ses premiers mois de vie - coups, cheveux tirés, ongle arraché, bras fracturés - ne viennent pas de lui. De même, il a affirmé n'avoir pas secoué son fils le 16 janvier 2017, quatre jours avant qu'il ne décède à l'hôpital.

"Je n'ai jamais causé du tort à l'enfant", a assuré ce ressortissant congolais de 35 ans. Le président du tribunal lui a pourtant signalé que "tout l'accusait", mais il n'a pas dévié de sa ligne de défense, quitte à se perdre dans des explications vaseuses.

D'une voix forte, et sans jamais exprimer la moindre émotion, le prévenu a estimé que les experts médicaux n'étaient pas allés "assez loin" dans leurs investigations concernant les violences subies par son fils. "Pourquoi devrait-on vous croire plutôt qu'une armada d'experts ?", lui a rétorqué le président, sans obtenir de réponse claire.

"Raconter des bêtises"

Le prévenu, ancien aide-soignant en EMS, est aussi accusé d'avoir ébouillanté et mis en danger de mort une nonagénaire à qui il donnait une douche en mai 2018 dans un home du Gros-de-Vaud. Comme pour son bébé, il a nié en enchaînant les explications brouillonnes.
Son comportement a fini par agacer le président du tribunal: "Vous n'avez pas l'impression de ne nous raconter que des bêtises ?", l'a-t-il tancé. "Votre attitude est vraiment pénible, limite indécente", a-t-il ajouté.

Son ex-compagne, également ressortissante congolaise, s'est montrée plus affectée par le décès de leur fils. En larmes, elle a dit ressentir "un manque énorme."

Absente au moment du drame et, selon ses dires, lors des autres actes de maltraitance, elle a assuré qu'elle n'avait "jamais imaginé" un tel comportement chez le père. Bien qu'elle ait elle-même été frappée à quatre reprises par cet homme, elle a raconté qu'elle avait "confiance". Ce n'est qu'après la mort du nourrisson qu'elle aurait réalisé.

La mère s'est attiré les foudres du président au sujet de vidéos montrant des actes sexuels et de violence sur des enfants. "Vous recevez et transférez (ndlr: sur WhatsApp) des vidéos abominables comme s'il s'agissait d'une carte postale du Cervin. Cela donne à penser que vous ne réfléchissez pas beaucoup", a-t-il dit.

Jugé pour meurtre

Pour l'ensemble de ces faits, le père doit répondre de meurtre, tandis que la mère est accusée d'homicide par négligence. Tous deux sont également jugés pour lésions corporelles graves, lésions corporelles simples qualifiées et violation du devoir d'assistance ou d'éducation. La mère est aussi renvoyée pour pornographie et représentation de la violence.

Le procès se poursuit mardi après-midi avec les plaidoiries.

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