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Avec le recul des insectes, les araignées disparaissent aussi

La densité de population des araignées en Suisse a baissé de façon «alarmante» selon une étude de chercheurs bâlois et belges. Une des raisons est le recul du nombre d’insectes, qui leur servent de nourriture.

23 avr. 2020, 11:23
L'araignée des jardins ou épeire diadème (Araneus diadematus) est en fort recul sur le Plateau suisse (archives).

Avec le recul des insectes qui leur servent de nourriture, les araignées tendent aussi à disparaître du Plateau suisse. Une baisse «drastique» est constatée au cours des 40 dernières années, selon une étude de chercheurs bâlois et belges.

Avec 48’800 espèces dans le monde et une densité pouvant atteindre 1000 individus au mètre carré, les araignées engloutissent des quantités phénoménales d’insectes. L’équipe de Martin Nyffeler à l’Université de Bâle s’est penchée sur l’épeire diadème (Araneus diadematus), ou araignée des jardins, très répandue en Europe et facilement reconnaissable à la croix qu’elle porte sur l’abdomen.

Baisse «alarmante» sur le Plateau suisse

A la fin de l’été 2019, les chercheurs ont effectué des recensements sur vingt sites du Plateau suisse représentatifs de cette espèce et compté les toiles au mètre carré. Résultats: par rapport à des données des années 1970 et 1980, une baisse jugée «alarmante» est constatée.

Dans les deux tiers des surfaces de 200 à 1000 m2 inspectées, aucune toile n’a pu être trouvée. Lorsqu’il y en avait, elles contenaient moins d’insectes que lors de précédentes études, et les fils étaient moins solides, ce qui laisse penser que les araignées sont sous-alimentées.

140 fois moins

La densité de population moyenne de ces araignées en Suisse est actuellement 140 fois plus basse par rapport à l’ancienne moyenne européenne, selon les chercheurs. Des recherches similaires menées dans le nord de la Belgique par des chercheurs de l’Université de Gand arrivent aux mêmes conclusions.

Le phénomène touche également d’autres espèces d’araignées, selon les auteurs. «Lorsque les insectes et leurs ennemis naturels reculent fortement, cela a pour conséquence un appauvrissement des écosystèmes, qui peut conduire à un moment donné à un effondrement», conclut Martin Nyffeler, cité dans un communiqué de l’alma mater bâloise. Ces travaux sont publiés dans la revue Insects.

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