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Armée: pour Viola Amherd, la Suisse a besoin de nouveaux avions de combat

La conseillère fédérale Viola Amherd a lancé vendredi la campagne pour l’achat de nouveaux avions de combat. Les Suisses prononceront sur le principe de l’achat le 27 septembre prochain.

26 juin 2020, 11:30
Viola Amherd s'est exprimée devant les médias ce vendredi à Berne. (Archives)

La Suisse a besoin de nouveaux avions de combat pour protéger sa population des menaces provenant de l’espace aérien. La ministre de la défense Viola Amherd a lancé vendredi la campagne pour l’achat de nouveaux jets soumis au peuple le 27 septembre.

Augmentation des tensions, prolifération des conflits armés, menace terroriste, affaiblissement des organisations internationales, augmentation des cyberattaques ou réchauffement climatique et catastrophes naturelles à répétition: la menace évolue constamment et «mon devoir est de protéger la population contre ces attaques imprévisibles», a lancé la ministre devant les médias.

Avions nécessaires

L’armée de l’air a de nombreuses tâches pour lesquelles des avions de combat sont nécessaires. Les jets sont utilisés au quotidien pour le service de police aérienne. Les pilotes de l’armée effectuent environ 300 missions du genre chaque année, a expliqué Fanny Chollet, pilote militaire de carrière.

L’armée de l’air intervient si un avion se trouve en situation critique ou s’il viole les règles. Elle est alors le seul moyen d’intervention, a rappelé la pilote. Lorsque Genève accueille une conférence internationale sur la paix, des avions doivent en permanence être dans les airs.

L’armée doit également pouvoir contrôler de manière plus intense ses frontières en cas de tensions dans les environs et s’assurer qu’aucun appareil militaire étranger ne survole le territoire. Elle doit protéger son espace aérien en cas d’attaque directe.

Mon devoir est de protéger la population contre ces attaques imprévisibles.
Viola Amherd, ministre de la défense

Et la ministre d’avancer que les avions légers ou les hélicoptères sont inutiles face à ces menaces. Ils ne valent rien pour le service de police de l’air et encore moins pour protéger la Suisse en cas de crise. Ils ne volent pas assez haut, sont trop lents ou n’ont pas les radars ou l’armement nécessaires.

Pour remplir ses missions, 32 avions au minimum sont nécessaires aux forces aériennes, a rappelé le chef de l’armée Thomas Süssli. En cas de crise de longue durée, des avions doivent pouvoir voler en permanence. Seize sont nécessaires pour les tours de vol. Les autres servent à la formation et à l’entraînement ou doivent être entretenus ou réparés.

Trop vieux

Les avions de combat actuels arriveront à la fin de leur durée d’utilisation au plus tard vers 2030. Les 26 Tiger ont 40 ans. Ils ne peuvent servir qu’à la formation et ne volent que de jour et par beau temps. Et la ministre de comparer ces avions au premier modèle de téléphone portable créé en 1978 et qui pesait 28 kilos.

Les F/A-18 doivent également être utilisés avec parcimonie afin d’en prolonger la durée de vie, a expliqué Mme Amherd. «Ils sont aussi vieux que les premiers Nokia.» «C’est déjà un défi majeur de les faire voler encore dix ans», selon Mme Chollet.

Quatre jets ont été évalués entre avril et juin 2019 à Payerne (VD) pour les remplacer. Le français Rafale (Dassault), l’européen Eurofighter (Airbus) et les deux avions américains: le successeur du FA-18, le Super Hornet de Boeing, et le F-35A de Lockheed-Martin.

A lire aussi : Armée: le référendum contre les nouveaux avions de combat a abouti

Le 27 septembre, les Suisses ne se prononceront ni sur le modèle d’avion, ni sur leur nombre, mais uniquement sur le principe de l’achat. Le Conseil fédéral se prononcera sur le type de jet après le scrutin populaire. Une enveloppe de six milliards de francs est prévue pour acheter les nouveaux avions de combat.

Affaires compensatoires

Les entreprises étrangères qui obtiennent des mandats dans le cadre de l’acquisition doivent compenser 60% de la valeur du contrat en Suisse. 20% des affaires seront compensées directement et 40% indirectement dans le domaine de la base technologique et industrielle en lien avec la sécurité.

Quelque 65% des compensations reviennent à la Suisse alémanique, 30% à la Suisse romande et 5% à la Suisse italienne. Ces contrats permettront de renforcer les PME actives dans la technologie et l’industrie, a estimé Mme Amherd.

Dépense luxueuse

Le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA), le PS et les Verts ont lancé le référendum contre une dépense jugée «luxueuse». Durant l’ensemble de leur durée de vie, ces avions coûteraient jusqu’à 24 milliards de francs aux contribuables, selon l’estimation des référendaires; 18 milliards, d’après le Département fédéral de la défense.

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