L'armée pourra dépenser environ 24 milliards pour les années 2020 à 2024. Après plusieurs heures de débats, le National a approuvé, sans modification, l'ensemble des dépenses. Seule la gauche s'y est opposée estimant que l'armée devait répondre aux menaces réelles.
Les menaces se sont diversifiées et évoluent en permanence. Il est important de privilégier la sécurité du pays et de poursuivre la modernisation de l'armée, a expliqué Thomas Rechsteiner (PDC/AI) au nom de la commission de politique de sécurité. Pour ce faire, elle a besoin de moyens financiers.
Cyberrisques et lutte contre le terrorisme
Le camp rose-vert a tenté de renvoyer l'ensemble des projets au Conseil fédéral. De l'avis de Marionna Schlatter (Verts/ZH), les risques ont changé et les investissements doivent être adaptés à l'évolution de la menace.
Le Conseil fédéral doit tirer les conséquences de l'engagement de l'armée durant la crise du coronavirus. Le projet doit également se concentrer sur les cyberrisques, la lutte contre le terrorisme et la gestion des catastrophes naturelles. La demande a été rejetée par 121 voix contre 63.
21 milliards pour 4 ans
Les députés ont également refusé de renvoyer au gouvernement l'arrêté fédéral sur le plafond de dépenses de l'armée pour les années 2021-2024. Toutes les propositions pour réduire l'enveloppe de 21,2 milliards ont été balayées. Des diminutions seraient irresponsables, a estimé Ida Glanzmann (PDC/LU).
La gauche a dénoncé une discrépance entre les risques et le message. Les objectifs ne correspondent pas aux menaces réelles, comme le changement climatique. Les investissements n'ont pas lieu au bon endroit, a critiqué Fabien Fivaz (Verts/NE). Une attaque armée à proximité de la Suisse est improbable, a attaqué Priska Seiler-Graf (PS/ZH), revenant sur le rapport de sécurité du Conseil fédéral. La Zurichoise aurait également voulu que les conséquences financières du coronavirus sur le budget fédéral soient évaluées. Les nouvelles menaces ne remplacent pas les anciennes, mais les complètent, a contré Jacqueline de Quattro (PLR/VD).
Le budget annuel de l'armée augmentera de 1,4%. Cela permettra le renouvellement de plusieurs systèmes, comme la flotte d'avions de combat et le système de défense sol-air. Les troupes terrestres seront modernisées et la cyberdéfense renforcée. Des investissements de près de 15 milliards seront nécessaires dans les dix prochaines années.