Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Agriculteurs pas égaux face à la sécheresse: mauvaise pour le fourrage et les cultures maraîchères, plutôt bonne pour la vigne

La sécheresse qui frappe la Suisse et l'Europe depuis plusieurs semaines inquiète les paysans suisses. Les cultures maraîchères et le foin pour nourrir le bétail souffrent. Mais, cette absence d'humidité diminue le risque de maladie dans les vignes.

25 juil. 2018, 14:09
Si la pluie ne revient pas rapidement, toutes les cultures pourraient souffrir.

Le temps extrêmement sec de ces dernières semaines met de nombreuses cultures sous pression et le pays pourrait manquer de fourrage cet hiver. Certains agriculteurs tirent toutefois leur épingle du jeu.

La situation est pour l'instant très tendue, souligne mercredi Mirjam Hofstetter, porte-parole de l'Union des paysans suisses. De nombreuses cultures agricoles souffrent, surtout s'il n'y a pas d'irrigation possible. Si la sécheresse devait se prolonger en août, les prés, le maïs et les navets, ainsi que les cultures de plein champ, y compris les pommes de terre, seraient particulièrement touchés.

La production de fourrage est déjà affectée et il y a un pour l'instant un manque dans la coupe, prévient Mme Hofstetter, interrogée par Keystone-ATS. Toutefois, de meilleures conditions en août, avec suffisamment de pluie, pourraient permettre de rattraper le retard pris.

Moins de maladie pour la vigne

La sécheresse ne fait toutefois pas que des malheureux. Les vignes sont par exemple moins sujettes à certaines maladies, comme le mildiou qui a besoin d'humidité. En outre, les viticulteurs ont moins de soucis, car ils ont moins besoin de couper de feuilles et de tondre entre les vignes, déclare Robin Haug, directeur de la faîtière des vins de Suisses alémanique.

 

 

De plus, un certain manque d'eau dans le processus de maturation est assez bénéfique, explique M. Haug. Cependant, en ce moment c'est "trop". S'il ne pleut pas pendant un certain temps, la qualité va baisser. L'équilibre entre l'acidité et le sucre des raisins pourrait être déséquilibré.

Les variétés typiques des régions les plus septentrionales de la Suisse sont particulièrement touchées. Les cépages méridionaux tels que le merlot ou le cabernet ont besoin de chaleur, le riesling-sylvaner ou le pinot noir sont par contre plus sensibles à la sécheresse.

De même, l'irrigation peut s'avérer problématique. Le Valais qui connaît de plus longues périodes de sécheresse est par exemple équipé de systèmes d'irrigation. Dans d'autres régions, qui sont moins touchées par ce genre de phénomène, de tels systèmes n'existent pas et elles dépendent de la possibilité de pouvoir arroser.

"Bonne année fruitière"

Fruit-Union Suisse, l'association suisse des fruits, n'est pour sa part pas "si mécontente de la situation", a déclaré son directeur Georg Bregy. Beaucoup de cultures fruitières sont aujourd'hui équipées de systèmes d'irrigation, pas seulement dans les cantons traditionnellement soumis à des périodes de sécheresse. En conséquence, cette période de grande chaleur n'a pour l'instant pas eu d'effets sur les fruits.

M. Bregy n'est d'ailleurs pas effrayé par la situation actuelle, au contraire: "cela ressemble à une bonne année fruitière", a-t-il affirmé. Les récoltes qui ont eu lieu jusqu'à présent, notamment des abricots et des prunes, se sont très bien passées.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias