Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Affaire Migros: 28 000 bulletins favorables à Damien Piller étaient des faux

28 000 faux bulletins ont été utilisés en novembre 2019 lors du vote pour le maintien ou non de Damien Piller, le président de l’administration de la société coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg.

10 juin 2020, 19:25
Grâce au vote favorable, l'avocat Damien Piller avait été maintenu à son poste.

Il y a bien eu fraude lors du vote organisé en novembre 2019 pour décider du maintien ou non de Damien Piller, le président de l’administration de la société coopérative Migros Neuchâtel-Fribourg. Ce dernier a été accusé par l’entreprise Migros de gestion déloyale, dans le cadre du financement de deux centres commerciaux dans le canton de Fribourg.

Sur les quelque 50 000 bulletins reçus par le bureau de dépouillement, 28 000 d’entre eux, favorables à l’administration en place et au maintien de son président, étaient des bulletins falsifiés, selon le Ministère public neuchâtelois. «Le résultat aurait été inversé si l’on n’avait tenu compte que des bulletins valables», relève ainsi le procureur général Pierre Aubert ce mercredi soir dans un communiqué. Au moment du dépouillement, 64,5% des bulletins pris en considération apportaient leur soutien à Damien Piller.

«Avec l’appui des autorités fribourgeoises et vaudoises, la police neuchâteloise est intervenue ce mercredi au domicile des personnes qui pourraient être en lien avec cette infraction. Des saisies ont été ordonnées et des auditions ont eu lieu», poursuit le document.

A lire aussi : Migros Neuchâtel-Fribourg: la carte de vote n’est pas infalsifiable

Deux catégories de bulletins

Des soupçons de fraude avaient été émis une semaine après le scrutin lorsque des centaines de bulletins avaient été découverts dans une boîte aux lettres d’un village situé en dehors des cantons de Neuchâtel et de Fribourg.

Une plainte avait alors été adressée au Ministère public neuchâtelois par le comité coopératif, organisateur du vote, dont le siège est à Marin. Une enquête contre inconnu pour faux dans les titres a été ouverte.

Les bulletins ont ensuite été saisis et analysés, d’abord par la police neuchâteloise puis par l’Ecole des Sciences criminelles de Lausanne. «Les conclusions concordantes des experts confirment les soupçons, en ce sens qu’il existe effectivement deux catégories de bulletins, l’une provenant de l’imprimerie officiellement mandatée par les organisateurs du scrutin, et l’autre de provenance inconnue», précise le Ministère public. L’enquête se poursuit.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias