Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Adoptions illégales d’enfants srilankais: les autorités suisses ont détourné le regard

Une étude zurichoise montre que les autorités suisses ont détourné le regard lors d’adoptions d’enfants srilankais, comportant parfois de graves irrégularités.

27 févr. 2020, 11:46
En raison de la grande pauvreté du pays et de l'écart des salaires, le placement d'enfants adoptifs s'est révélé un commerce très lucratif pour les acteurs sur place, ce qui a également encouragé la corruption, dit l'étude.

Les autorités cantonales et fédérales ont détourné les yeux lors de l’adoption en Suisse de quelque 700 enfants srilankais comportant parfois de graves irrégularités, constate une étude présentée jeudi à Berne. Celle-ci révèle l’étendue des abus.

Mandatée par l’Office fédéral de la justice, l’étude de la Haute école des sciences appliquées de Zurich (ZHAW) indique que quelque 11’000 enfants srilankais au total ont été fournis à des parents dans différents pays européens dans le cadre d’un commerce international organisé, souvent illégal. Ce trafic a eu lieu principalement dans les années 1970 et 1980.

Un rapport saint-gallois publié il y a un an avait déjà levé un bout de voile sur les adoptions controversées d’enfants du Sri Lanka par des parents suisses dans les années 1980.

Voix critiques dès les années 70

Les autorités helvétiques ont eu connaissance au plus tard dès fin 1981 d’irrégularités et de cas de trafic d’enfants, révèle l’étude. Les cantons étaient certes chargés de contrôler les organismes d’adoption. Les procédures étant transfrontalières, ce sont toutefois les autorités fédérales qui étaient responsables en dernier ressort.

Des voix critiques s’étaient fait entendre dès le milieu des années 1970 au sein du Département fédéral de justice et police (DFJP), constate l’étude.

L’ambassade de Suisse a Colombo, qui délivrait les visas aux enfants srilankais, a elle été régulièrement confrontée à un grand nombre de cas d’adoption durant toutes ces années. En raison de la grande pauvreté du pays et de l’écart des salaires, le placement d’enfants adoptifs s’est révélé un commerce très lucratif pour les acteurs sur place, ce qui a également encouragé la corruption, dit l’étude.

Pour mener ses recherches, la ZHAW a pu avoir accès pour la première fois à des documents d’autorités spécifiques de la Confédération, de trois cantons et de différentes communes.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias