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2013, année de tous les dangers pour la question jurassienne

La Question jurassienne menace de s'enflammer à nouveau en 2013. La décision du Grand Conseil bernois de s'opposer au vote communaliste suscite la colère dans le Jura et dans les milieux autonomistes.

26 déc. 2012, 08:35
jura

La Question jurassienne menace de s'enflammer à nouveau en 2013. La décision du Grand Conseil bernois de s'opposer au vote communaliste suscite la colère dans le Jura et dans les milieux autonomistes. Le vote en novembre sur la création d'un canton n'est plus certain.

Alors que le climat politique était à l'apaisement depuis plusieurs années grâce à l'Assemblée interjurassienne (AIJ) mais également au désintérêt de la population pour ce conflit, les fronts se crispent à nouveau. La rhétorique que les mouvements de lutte adoptent prend soudain une tournure plus guerrière.

Cette vague d'incompréhension est d'autant plus forte que les deux gouvernements affichent une convergence de vue sur ce processus qui doit mener à une votation dans le Jura et le Jura bernois. A cela s'ajoute que la majorité alémanique du parlement bernois n'a pas suivi l'avis de la députation francophone.

Vote communaliste

Le Grand Conseil a adopté par 67 voix contre 64 la motion de l'UDC qui exige le retrait de la phase communaliste. Mais cette décision a été gelée par la députation francophone qui a fait usage du vote séparé, sorte de droit de veto qui peut être appliqué lorsqu'il s'agit de dossiers concernant le Jura bernois.

Selon le calendrier établi par les cantons, les citoyens du Jura et du Jura bernois doivent décider en novembre 2013 s'ils souhaitent créer un nouveau canton. Le processus prévoit un 2e vote qui permet aux communes du Jura bernois de rejoindre seules le canton du Jura en cas de refus du projet. Ou de rester bernoises si la majorité du Jura bernois est favorable à une nouvelle entité.

La possibilité de recourir au vote communaliste est inscrite dans la Déclaration d'intention signée par les deux gouvernements sous l'égide de la Confédération. Cette disposition a été négociée en particulier pour Moutier, ville dirigée par les autonomistes. Pour ses détracteurs, elle menace d'éclatement le Jura bernois.

Impasse

La situation est désormais figée jusqu'à la session de janvier du Grand Conseil bernois. Les députés se prononceront une seconde fois sur le principe du vote communaliste dans le cadre de la révision de la Loi sur le statut particulier. Si le refus est confirmé, les gouvernements jurassien et bernois devront alors renégocier la Déclaration d'intention.

Un tel scénario ouvrirait une période d'instabilité et de tension. Il donnerait aussi un nouvel élan à ceux qui, dans les deux camps, auraient intérêt à ce que le conflit s'éternise.

Réactions d'hostilité

La décision prise par le Grand Conseil en novembre sous l'impulsion de l'UDC a, dans tous les cas, permis aux autonomistes de dénoncer la manière dont le Jura bernois est traité par la majorité alémanique.

Le groupe Bélier estime ainsi qu'elle marque le retour du "diktat alémanique". Le mouvement de lutte des jeunes autonomistes déclare que si les députés alémaniques remettaient en cause une partie de la Déclaration d'intention, ils s'exposeraient à des réactions d'hostilité.

Le Mouvement autonomiste jurassien (MAJ) fait sans surprise la même analyse, dénonçant lui aussi un "diktat" de la majorité alémanique à l'égard de la minorité francophone. "Les tenants de la ligne dure antiséparatiste se vautrent dans la servilité et la bêtise politique", écrit le MAJ.

Pour son secrétaire général Pierre-André Comte, le législatif a perpétré un coup de force avec ce vote. "Piètre résultat à mettre au crédit des stratèges qui n'ont pas hésité à piétiner le point de vue de la majorité romande au parlement bernois", estime M. Comte. Les députés exposent selon lui le canton à des déconvenues s'ils confirment leur décision.

Camp opposé

Dans l'autre camp, l'on salue cette décision du Grand Conseil. Le mouvement Force démocratique attend du gouvernement qu'il retire le vote communaliste de la Déclaration d'intention. L'UDC du Jura bernois estime que contrairement au gouvernement, le parlement n'est "pas prêt à mettre en jeu l'unité de notre région".

Satisfaction également du mouvement de lutte des jeunes pro-bernois du groupe Sanglier. "Alors que les ennemis du Jura bernois parlent de camouflet ou de bourde envers le Jura bernois (...) cette décision n'est pourtant que simple justice".

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