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1er mai: Fête du travail ou Journée des travailleurs? Qui a congé? Et le muguet dans tout ça?

Férié ou pas, le 1er mai est célébré dans de nombreux pays à travers le monde comme la journée de la fête du travail. Elle se confond souvent avec la Journée internationale des travailleurs, mais les deux n’ont pas la même origine. Explications.

01 mai 2019, 05:30
Le 1er mai est signe de rassemblement pour les travailleurs du monde entier. En Suisse aussi.

En ce 1er mai, dans de nombreux pays à travers le monde, on célèbre cette journée comme celle de la fête du travail. On rappelle les combats incessants des travailleuses et travailleurs. C’est aussi le jour où de nombreux défilés sont organisés pour protester et exprimer des revendications. Mais pourquoi le 1er mai justement?

Fête du travail ou des travailleurs?

La Fête de travail existe depuis la fin du XVIIIe siècle. Elle sera fixée à différentes dates selon les pays et les époques. Le 5 juin en France ou le 5 septembre aux Etats-Unis par exemple.   

La Fête du travail se confond parfois, notamment en France et en Suisse, avec la Journée internationale des travailleurs, fixée, elle, au 1er mai, en hommage aux «martyrs de Haymarket Square». L’histoire remonte à 1886 et à la grève tragique dans les usines McCormick de Chicago, aux Etats-Unis. Dans le but d’obtenir la journée de 8 heures – les salariés travaillent 60 heures par semaine à cette époque –  les ouvriers s’étaient mis en grève le 1er mai. Mais les patrons ne cèdent pas et le mouvement se poursuit. Le 3 mai, une action des grévistes se solde par trois morts parmi les manifestants, rappelle notamment le site All that’s interesting. Pour protester contre les violences policières, une marche est organisée le lendemain, 4 mai.

L’appel à la marche a paru dans l’«Arbeiter Zeitung», le quotidien des émigrés anarchistes allemands de Chicago. DR/Wikipedia 

 

Dans la soirée, 180 policiers chargent quelques centaines de manifestants en train de se disperser dans Haymarket Square. Un bâton de dynamite explose et tue un policier. Dans le chaos qui s’ensuit, sept agents sont mortellement blessés. A la suite de cet «attentat», huit syndicalistes anarchistes sont arrêtés. Trois écopent de la perpétuité et cinq sont condamnés à mort. Quatre seront pendus en 1887 – le cinquième s’est suicidé dans sa cellule – avant d’être innocentés puis réhabilités publiquement en 1893. 

Gravure de 1886 parue dans le journal Harper’s Weekly représentant la tragédie de Haymarket Square. DR/Wikipedia

 

Ce tragique événement a eu une répercussion dans le monde entier. Dès lors, le 1er mai ou journée internationale des travailleurs est instaurée et commémore les «martyrs» de Chicago. Cette journée devient le symbole de la lutte des classes, la journée annuelle de grève pour la réduction du temps de travail à huit heures par jour. 

Cette revendication sera satisfaite dans la plupart des pays européens industrialisés durant l’entre-deux-guerres.

Chez nous, selon le Dictionnaire historique de la Suisse, la première Fête du travail comme journée internationale du mouvement ouvrier socialiste a été célébrée le 1er mai 1890.

 

En 2018, une cinquantaine de manifestations étaient programmées sur le sol helvétique pour le 1er mai. Syndicats et sympathisants avaient rallié les travailleurs de Suisse sous le slogan «Egalité salariale. Point final!» Et de rappeler que, même inscrit dans la Constitution depuis 1981, le principe d’égalité salariale entre homme et femme n’est toujours pas respecté. 

Pour ce 1er mai 2019, l’Union syndicale suisse annonce sur son site que «le moment est venu le moment est venu pour PLUS de salaire, PLUS de rente, PLUS de justice salariale, PLUS d'égalité, PLUS de réduction des primes, PLUS de protection des salaires et PLUS de temps pour soi-même. Bref, nous revendiquons PLUS POUR VIVRE.» L’USS indique également tous les lieux où sont organisés des événements, manifestations et autres fêtes. 

 

Si le sujet reste sérieux, les manifestations du 1er mai en Suisse se déroulent dans une ambiance plutôt bon enfant. Keystone archives

 

Qui travaille et qui «conge»?

Le 1er mai est une fête chômée dans la quasi-totalité des pays d’Europe, excepté aux Pays-Bas et… en Suisse. Fédéralisme oblige, cela reste chez nous l’affaire des cantons. Il existe quatre cas de figure. Dans huit régions, ce jour est férié: Jura, Neuchâtel, Bâle-Ville et Bâle-Campagne, Zurich, Schaffhouse, Thurgovie et Tessin. A Soleure, les travailleurs ont droit à leur après-midi. En Argovie aussi, même si ce n’est pas inscrit dans la loi. A Fribourg, ce n’est pas non plus officiellement férié, mais la plupart des entreprises ferment à midi. Partout ailleurs, c’est un jour comme les autres.

 

Et le muguet dans tout ça?

Pourquoi offre-t-on du muguet le 1er mai? Et est-ce que ça a un rapport avec la fête du travail? Eh bien oui et non. Il faut remonter jusqu’à la Renaissance et à Charles IX pour trouver l’origine du muguet offert le 1er mai. On raconte que ce roi de France, après avoir lui-même reçu un brin de ces délicates clochettes blanches, le 1er mai 1561 précisément, demanda qu’on en offrît à toutes les dames de la cour. La mode était lancée de partager du muguet avec les personnes que l’on aime.

 

En France, en 1890, les manifestants du 1er mai prennent l’habitude de défiler un triangle rouge à la boutonnière, rappelle notamment Le Figaro. Quelques années plus tard, le triangle cède sa place à une fleur d’églantine. Et en 1907, à Paris, le muguet remplace l’églantine, reprenant la coutume de Charles IX. Les brins sont fixés à la boutonnière avec un ruban rouge. La boucle est bouclée.

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