La Suisse a décidé de sortir du nucléaire suite à la catastrophe de Fukushima, survenue il y a dix ans. Revenant sur la décision, la ministre de l’énergie de l’époque, Doris Leuthard, relève le rôle joué par la majorité féminine du Conseil fédéral.
«J’aurais eu de la peine à obtenir une majorité si la droite n’avait été représentée au Conseil fédéral que par des hommes», estime l’ancienne conseillère fédérale dans une interview publiée vendredi dans Le Temps.
Elle confie également n’avoir pas tout de suite réalisé qu’il s’agissait d’une catastrophe majeure. «Ma première réaction a été de dire: cela se passe très loin de chez nous, au Japon, dans un pays qui fait face avec sérieux et professionnalisme à des événements de ce genre», se rappelle-t-elle. Ce n’est que le lendemain qu’elle a compris que c’était «vraiment grave et que nous devions nous préparer à agir».
Le Conseil fédéral a pris sa première mesure le 14 mars: un moratoire sur les nouveaux projets nucléaires. Mme Leuthard précise qu’il a fallu prendre cette décision rapidement car, à l’époque, il était prévu de remplacer les trois plus anciennes centrales par des nouvelles.
L’annonce aux propriétaires de centrale a été «un moment difficile, car notre décision risquait de leur causer un préjudice important», souligne-t-elle. Et d’ajouter qu’en tant qu’Argovienne, sa position «n’était pas facile» et qu’elle n’a «pas très bien dormi pendant deux nuits».