Frances Tiafoe (ATP 48) est le seul homme qui peut encore empêcher la tenue d'un derby suisse ce vendredi en quart de finale des Swiss Indoors. Si Stan Wawrinka le bat jeudi, ce duel fratricide entre le Vaudois et Roger Federer qui promet tant aura bien lieu.
Roger Federer a assuré aisément sa qualification pour les quarts de finale, un stade qu'il atteint pour la 17e fois déjà à la Halle St. Jacques. Le double tenant du titre a cueilli un 22e succès de rang dans "son" tournoi. Il a battu 6-0 6-3 en 1h03' le Moldave Radu Albot (ATP 49), emporté dès les premiers instants de la partie dans une véritable tourmente. Comme lors de son premier tour de lundi conclu en 53 minutes devant l'Allemand Peter Gojowczyk, Roger Federer n'a pratiquement rencontré aucune opposition.
"Perdu l'envie de parler à la presse suisse"
Stan Wawrinka a témoigné du même brio. Sur la lancée de sa belle semaine anversoise, le Vaudois a déroulé devant Pablo Cuevas (ATP 45). Il s'est imposé 6-3 6-4 devant l'Uruguayen en 1h07' pour offrir au public rhénan une performance de choix. Elle l'a, peut-être, conforté dans son idée de défendre, comme la veille, son bilan de la saison. "On dirait que cette année 2019 fut une mauvaise année pour moi. Tel est mon ressenti, dit-il. Voilà pourquoi j'ai perdu l'envie de parler à la presse suisse !"
C'est un commentaire sur ses "hobbies" paru dans un journal dominical romand qui l'a incité à monter à nouveau aux barricades. "On n'arrête pas de sortir le négatif sur ma vie privée", rage-t-il. Stan Wawrinka a voulu rappeler tout le chemin parcouru depuis sa double opération au genou à l'été 2017 pour signifier quelle est son implication dans son sport. "Je sais tout ce que j'ai construit depuis ma blessure. On ne revient pas comme cela aussi rapidement.
Il est vrai que Federer, Nadal et Djokovic ont toujours regagné des grands titres très vite après leurs blessures. Pour Andy Murray, cela va prendre plus de temps sans doute. Mais on parle de quatre joueurs qui dominent le tennis depuis quinze ans. Je ne suis pas comme eux."
"Juste derrière le Big Four"
Ce dernier aveu pourrait faire croire que le Vaudois se sous-estime, se dévalorise. "Non, j'estime que je suis juste derrière le Big Four. N'ai-je pas été le seul à avoir été capable de gagner des titres du Grand Chelem en dehors du Big Four depuis 2014 ? Je savais que je ne serais pas en mesure de remporter un tournoi du Grand Chelem cette année. Mais j'ai battu depuis le mois de janvier des grands joueurs. Je suis remonté à la 15e place mondiale pour me retrouver aujourd'hui dans une position qui me dit que je serai fort en 2020. Je veux regagner des titres. Si je ne me sentais pas capable de le faire, j'arrêterais ma carrière !"
C'est donc un Stan Wawrinka la rage au ventre qui s'apprête à relever le défi proposé par Roger Federer. Même si le Bâlois aura bien sûr les faveurs du pronostic, il devra rester sur ses gardes. Stan Wawrinka a, en effet, du répondant en cette fin d'année. "Ce premier tour contre Cuevas m'a comblé. Même si la nervosité était bien présente, j'ai livré un grand match pour un premier tour, dit-il. Je me sens frais mentalement. J'ai su m'adapter aux conditions de jeu. Le court est plus rapide qu'à Anvers, le rebond plus haut."
Il lui reste à évoluer dans le même registre jeudi devant Frances Tiafoe pour offrir au public rhénan un "Super Friday". "Je n'ai jamais joué contre Frances mais je le connais bien. C'est un jeune joueur de 21 ans qui joue très bien mais qui pèche encore par manque de régularité. Mais les grands matches l'inspirent." Et pour l'Américain, ce huitième de finale contre Stan Wawrinka à Bâle devant 9000 spectateurs en sera un très certainement.