La Roumaine Simona Halep, numéro 1 mondiale, a remporté à Roland-Garros son premier titre en Grand Chelem. Elle a dominé l'Américaine Sloane Stephens (WTA 10) 3-6 6-4 6-1.
Halep (26 ans) avait échoué lors de ses trois premières finales majeures, à Paris en 2014 et en 2017, et à l'Open d'Australie en janvier. Stephens (25 ans), sacrée à l'US Open il y a neuf mois, connaît au contraire sa première défaite en finale, elle qui avait remporté les six premières disputées dans sa carrière.
Ce match a été tout sauf une partie de plaisir pour la stratège née à Constanta, sur les bords de la Mer Noire, qui avait vécu sa plus grande désillusion l'an dernier sur ce même court Philippe-Chatrier. Elle avait mené d'un set puis s'était offert trois balles de 4-0 avant de s'effondrer face à l'inattendue lettone Jelena Ostapenko, sacrée à 20 ans.
"Cette défaite m'a attristée pendant des mois. J'étais déprimée. J'étais si près du titre!", avait-elle confié dans les colonnes de "Tennis Magazine" avant le tournoi.
Cette fois-ci, le scenario s'est inversé. Menée 6-3 2-0, elle a dû surmonter son stress et la constance de son adversaire, impeccable jusque-là. Sa mauvaise habitude de craquer dans les grands rendez-vous (16 victoires pour 14 défaites avant samedi) planait encore.
Depuis le revers subi l'an passé à Rome face à l'Ukrainienne Elina Svitolina, elle avait perdu six de ses sept finales. Sa seule victoire, c'était lors d'un tournoi mineur à Shenzhen en janvier.
Mais dos au mur, la protégée de l'Australien Darren Cahill, ancien coach d'Andre Agassi, a trouvé les ressources pour inverser la tendance. Elle a limité les erreurs (17 provoquées, 10 directes dans la première manche) et a empilé quatre jeux consécutifs dont deux blancs pour prendre les commandes pour la première fois.
L'égalisation à 1 set partout n'a pas pour autant été acquise dans la simplicité. Stephens recollait dans la foulée à 4 jeux partout. Il fallait que Halep tienne bon au service et pousse la Floridienne à la faute pour s'offrir une manche décisive.
Visiblement libérée, la numéro 1 mondiale, assurée de conserver son fauteuil avant la finale, a fait défiler les jeux en sa faveur (7 d'affilée entre le 2e et le 3e acte). Stephens a retrouvé précision et agressivité pour éviter un 6-0. Mais Halep a tenu le choc sur sa dernière mise en jeu.