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Ski: Mélanie Meillard a retrouvé un rythme normal

De retour sur le circuit en décembre dernier à Lienz après deux ans de galères, Mélanie Meillard affiche un beau sourire au pied du Cervin en ce mois d’août. La technicienne ne ressent presque plus de douleurs.

18 août 2020, 15:42
Mélanie Meillard affiche un joli sourire au pied du Cervin, à Zermatt.

Une personne positive, Mélanie Meillard. Toujours. Et pourtant, la vie n’a pas été très tendre avec celle qui fêtera ses 22 ans le 23 septembre prochain. Lorsqu’elle évoque ses blessures, on se dit que les spécialistes peuvent craindre pour leur place tant la Valaisanne aux origines neuchâteloises s’y connaît. Entre le genou et la cheville, la jeune skieuse se montre incollable. Malheureusement.

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La balafre qui lui barre le genou gauche impressionne. Il faut dire que depuis cette grave blessure survenue juste avant les compétitions aux Jeux olympiques de Pyeongchang, l’articulation a été passablement malmenée par les chirurgiens. «En gros, dans mon genou j’ai tout pété», explique-t-elle avec franchise. «J’avais une distension du ligament externe, j’avais un truc derrière, j’avais le croisé… Et le croisé, c’est le plus important. Alors avec le médecin on s’est dit que vu que j’avais plein de choses à guérir autour, on allait faire une greffe qui ne venait pas de moi. Seulement mon corps a rejeté ou «mangé» ce ligament qui était tout distendu, mais tout ce qui était à côté était rétabli. Il y a six/sept ans je m’étais fait opérer de la cheville. Le ligament ne venait pas de moi et je ne l’ai pas rejeté. Pour la deuxième opération, j’ai pris du ligament du tendon rotulien et cette fois ça tient.»

Une sacrée poissarde

Mélanie Meillard touche du bois. En dépit de son approche positive de ces événements douloureux, la jeune athlète aimerait bien que la poisse lui lâche un peu les lattes. «C’est peut-être aussi un peu de ma faute», confie-t-elle. «Je n’ai jamais dit que ça n’allait pas. J’essayais toujours de trouver du positif, même quand j’avais mal. C’est comme ça que je suis. Mais cet été j’ai pu faire une préparation normale, chose que je n’avais plus connue ces deux dernières années. Cela faisait depuis 2017 que je n’étais plus revenue sur les glaciers à cette époque. C’est assez spécial.»

«Le plus dur, ç’a été de me déchirer le ligament de la cheville en marchant alors que j’étais en vacances.»
Mélanie Meillard, skieuse

Derrière les rires et les sourires, la skieuse d’Hérémence avoue avoir connu une période noire: «Le moment où c’était très dur, c’est quand je me suis déchiré le ligament de la cheville en marchant alors que j’étais en vacances. C’était le truc de trop. J’ai quand même eu six semaines avec une attelle. Ça m’a enlevé deux mois d’entraînement. A un moment j’en ai eu marre à tel point que je ne voulais plus m’entraîner. Mon coach (ndlr: Patrick Flaction) m’a dit de partir en vacances et je l’ai écouté. Tout s’est bien passé. Mais un mois après je suis allée à un mariage et en rentrant à l’aéroport de Genève, je me suis retordu la cheville. Je n’ai pas paniqué et je suis allée prendre des glaçons au McDonald’s (elle rit) et c’est tout de suite allé mieux.»

Et cette blessure en Corée du Sud qui a tout déclenché, y repense-t-elle? «Des fois je regarde la vidéo quand je suis tombée. Pourquoi? Je ne sais pas. Je ne sais plus qui m’a dit une fois que je devais la supprimer mais pour moi c’est impossible. J’ai accepté ma blessure. Pourquoi ça m’est arrivé là? Juste avant de partir on était à Lenzerheide et sur la première manche je fais deux énormes fautes où j’aurais pu me faire deux fois le genou.»

Une nouvelle normalité

Si la technicienne a opéré son retour officiel fin décembre en slalom à Lienz, elle n’a disputé que quatre courses avant de décider de mettre un terme prématurément à sa saison. «Au final, avec le COVID, je n’ai pas loupé grand-chose», glisse-t-elle. «Avec le recul, c’était la bonne décision à prendre. Après, certains vont se demander pourquoi je suis revenue en course, mais j’avais besoin de ça pour être bien dans ma tête. De recourir, de retrouver ces sensations de course même si cela ne s’est pas très bien passé sur le plan des résultats.»

En ces temps particuliers, on a souvent évoqué la «nouvelle normalité». Pour Mélanie Meillard, la nouvelle normalité c’est de pouvoir skier sans douleurs. «Je me suis entraînée les deux dernières saisons en ayant des douleurs tous les jours», appuie-t-elle. «Dans tous les cas, je ne pouvais plus faire un entraînement normal. Et cet été, j’ai repris un programme normal. Tout d’un coup il y a un exercice qui ne va pas, mais ce n’est rien. Il y a des exercices que je sais que je ne dois pas faire. Ce n’est pas dramatique et ce ne sont pas des exercices essentiels. En tous les cas, j’avais besoin de refaire une préparation normale.»

Les chronos la rassurent

Même si elle reconnaît accorder peu d’importance à ses chronos actuels, la petite soeur de Loïc jette un coup d’oeil aux chiffres et ce qu’elle voit la rassure: «J’ai grandi, je m’entraîne différemment. Dans tous les cas, il y a eu une progression. Si l’on prend les tests, je ne suis pas encore à mon meilleur niveau, soit celui que j’avais juste avant de me blesser. Mais on voit que ça se rapproche, ça remonte à chaque fois. Du coup ça motive. Je ne skie pas pour avoir le meilleur chrono, j’essaie de corriger des choses. C’est un peu un départ à zéro.»

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