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Lara Gut-Behrami a chamboulé sa vie

La skieuse suisse Lara Gut-Behrami se confie sur les bouleversements qu’a connus sa vie depuis un an, en particulier après sa chute à Saint-Moritz et sa rencontre avec Valon Behrami.

29 nov. 2018, 09:35
"A un moment, cela ne suffit plus d'être bonne en sport pour être heureuse dans la vie", confie Lara Gut-Behrami.

Nouvelle relation, mariage, retrait des réseaux sociaux et double nom: Lara Gut-Behrami a chamboulé sa vie. La Tessinoise s’explique dans un entretien avec l’agence Keystone-ATS.

Lara Gut-Behrami, beaucoup de choses ont changé depuis un an, quand vous avez effectué votre retour après votre blessure au genou gauche. Pourquoi est-il important pour vous de skier désormais en Coupe du monde sous le nom de Lara Gut-Behrami?

«J’ai pris conscience qu’il me manquait quelque chose. Je ne suis plus Lara Gut. Je suis la fille de mes parents et, en même temps, je suis fière de mon mariage. C’est pourquoi je skie désormais avec ce double nom.»

Avant, tout tournait autour de la victoire pour vous. Comment avez-vous réussi à vous libérer de cette obsession?

«Premièrement, il y a eu la blessure. Et ensuite, j’ai trouvé en Valon quelqu’un qui m’a montré qu’il y avait autre chose dans la vie. Il m’a aidé à changer, à me développer et aussi à mieux me comprendre. Grâce à lui, j’ai pris conscience que j’aimais certes le ski, mais qu’il y a bien d’autres choses à côté. Grâce à Valon aussi, j’ai constaté que je m’étais un peu limitée, et que mon bonheur ne passait jusque-là qu’au travers des victoires.»

Il vous manquait un certain équilibre?

«Avec le recul, j’ai réalisé que je me trouvais dans un tunnel. J’étais uniquement concentrée sur le succès, et je ne voulais investir aucune énergie dans d’autres domaines, alors que cela aurait pourtant été bénéfique. A un moment, cela ne suffit plus d’être bonne en sport pour être heureuse dans la vie. Plus je devenais adulte, et plus je sentais le besoin de connaître d’autres choses. Et comme athlète, tu te sens bien quand tu vas bien en tant qu’être humain.»

 

La blessure a constitué une chance.»
Lara Gut-Behrami

 

A-t-il fallu cette chute à l’échauffement du combiné des Mondiaux de Saint-Moritz en 2017 pour réaliser tout ça?

«Sans doute. J’étais tellement concentrée que je n’avais rien remarqué. La blessure a constitué une chance: grâce à elle, j’ai fait un grand pas en avant sur le plan humain. Maintenant, je peux plus facilement passer à autre chose après une mauvaise course. Je l’ai constaté après les deux géants de ce début de saison, qui ne se sont pas passés comme je le souhaitais. J’ai besoin maintenant de moins de temps pour réaliser la chance que j’ai dans ma vie. Et je sais également que la passion et le travail me ramèneront au succès.»

Etiez-vous trop acharnée?

«De temps en temps, oui. ll me manquait la décontraction. Je n’ai pas vu qu’il était ok d’échouer, pour autant que j’aie tout essayé. Maintenant, je préfère une victoire de moins si je peux profiter de ma carrière et partager ma vie avec ma famille et mon mari. Il y a des choses plus importantes que les victoires. Je me sens bien mieux qu’il y a un an. Je me réjouis énormément de la manière dont mon existence s’est développée dans le bon sens, et que je puisse skier. Je considère avoir beaucoup de chance dans ma situation actuelle.»

Il faut prendre des risques en tant que skieuse. Comment votre nouvelle vision de la vie influence-t-elle votre appétit pour le risque?

«Cela n’a aucune influence. Je veux toujours gagner, j’ai de l’expérience et je connais les pistes. J’ai simplement davantage de plaisir et je veux profiter plus intensivement de ces moments.»

 

J’oubliais un peu d’apprécier ce que j’ai dans la vie réelle.» 
Lara Gut-Behrami

 

Dans quelle mesure votre vie a-t-elle changé depuis que vous êtes en couple avec Valon Behrami?

«Elle a complètement changé, par chance. Nous sommes maintenant deux, et Valon a deux filles pour qui nous voulons le meilleur. Elles sont arrivées sans prévenir dans ma vie, mais c’est comme ma propre famille pour moi. En Valon, j’ai trouvé un être humain qui a vécu des choses similaires à ce que j’ai connu. Il me motive et me donne de la force à être moi-même.»

Qu’est-ce qui vous a poussé à tourner le dos aux réseaux sociaux?

«J’en ai beaucoup parlé avec Valon. A la fin, j’ai constaté qu’une trop grande partie de ma vie se passait online. Je recherchais en permanence des choses à publier, j’étais trop souvent sur mon portable. Cela avait tendance à me faire oublier d’apprécier ce que j’ai dans la vie réelle: un homme que j’aime profondément et une famille incroyable. Je veux utiliser le temps pour en profiter au maximum. Beaucoup de gens m’avaient déjà dit qu’il était stupide d’être autant online, et j’en étais consciente. Mais je suis restée longtemps trop têtue. Maintenant, je suis enfin conséquente.»

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