On l’avait quitté, tête baissée, à Santa Caterina il y a deux semaines. Ce jour-là, rien ne s’était déroulé comme il l’aurait souhaité. Mais Justin Murisier n’est pas du genre à se laisser abattre. Il ne lui faut pas trop de temps non plus pour se relever. Ce dimanche, il l’a encore démontré. A Alta Badia, il s’est hissé pour la première fois de sa carrière sur un podium de Coupe du monde. Une grande première qui a pour cadre la Gran Risa, cette mythique piste qui a sacré dans l’histoire les plus grands de la discipline.
Dimanche, c’est lui qui a écrit l’histoire. Son histoire. Qui a elle seule mérite qu’on l’écrive avec un grand H. Ce grand H qui, aussi, symbolise les hôpitaux. Et ses lits. Ces lits sur lesquels il s’est trop souvent couché. A 28 ans seulement, Justin Murisier a subi opérations sur opérations. Son genou, meurtri, l’a contraint à tirer un trait sur trois hivers complets.
Oui, le Valaisan en a bavé ! Mais même touché, il n’a jamais coulé. Blessé, il s’est toujours relevé. A continué à travailler. Sans rechigner. Aujourd’hui, le champion est récompensé. Sa troisième place, mille fois méritée, prouve qu’il a bien fait de ne jamais abandonner. Car Justin Murisier – certains l’ont peut-être oublié – faisait partie de plus grands talents du ski suisse lors de son arrivée dans le cirque blanc.
Débarqué en Coupe du monde à 17 ans, il avait signé un 8e rang pour sa grande première. Avant de finir 13e à ses premiers mondiaux à 19 ans. Oui, ce jeune homme découvert en 2010 avait des qualités. Ce dimanche 20 décembre 2020, dix ans plus tard, il l’a prouvé. Et ils sont peu nombreux à avoir terminé sur un podium de Coupe du Monde après trois opérations des ligaments croisés. Alors... à ta santé !