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JOJ 2020 de Lausanne: partis de rien, des fondeurs mongols participent aux Jeux

Cette belle histoire rappelle un peu celle des Jamaïcains qui avaient participé aux épreuves de bobsleigh des JO d’hiver de 1988. Une équipe de quatre fondeurs de Mongolie a été mise sur pied grâce au médecin vaudois Pascal Gertsch.

16 janv. 2020, 10:21
L'équipe mongole entoure le médecin-coach vaudois Pascal Gertsch.

L’engagement du médecin vaudois Pascal Gertsch a porté ses fruits: quatre jeunes Mongols concourront à ski de fond aux JOJ 2020. Le septuagénaire espère que ces «gosses partis de rien» deviendront des modèles dans un pays très touché par le tabagisme et l’alcoolisme.

Il n’a compté ni son temps, ni son argent: après plusieurs années d’efforts, Pascal Gertsch a réussi un exploit: mettre sur pied une équipe de fondeurs de Mongolie qui puisse concourir aux Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) de Lausanne 2020.

On est une équipe de rigolos par rapport aux autres.
Pascal Gertsch, médecin vaudois

Deux filles de 15 ans, les plus jeunes athlètes de tous les JOJ, et deux garçons de 16 et 17 ans participeront ainsi aux épreuves de ski de fond. Celles-ci réuniront pas loin de 180 concurrents samedi, dimanche et mardi à la Thomassette près du Brassus, à la Vallée de Joux.

 

Sacré bruit en Mongolie

«Ces jeux font un sacré bruit en ce moment en Mongolie», a déclaré Pascal Gertsch à Keystone-ATS. «Le pari n’était pas gagné d’avance», raconte l’initiateur du projet qui a officié comme généraliste aux Diablerets jusqu’en 2009 et qui a été médecin de l’équipe suisse de ski nordique pendant 12 ans.

«On est une équipe de rigolos par rapport aux autres. Les gamins qui skient ici, ce sont de petites bombes qui font des courses depuis l’âge de 6-7 ans. Les nôtres ont commencé leur entraînement il y a un an et demi seulement, alors qu’il faut en moyenne compter six ans pour atteindre le niveau nécessaire», observe M. Gertsch.

 

Ski roues

Pour être sélectionné, il faut avoir réalisé plusieurs courses FIS (Fédération internationale de ski). Cet été, les ados ont ainsi participé à des courses de ski roues en Italie, puis à des courses de neige en Suède et en Suisse, explique leur entraîneur Alain Bohard, moniteur de ski aux Rousses (F).

Objectif Cortina

Leur progression a été rapide. Pourtant au départ ce n’était pas gagné. Ils ne connaissaient ni les descentes, ni les montées, ni le fartage, ni l’alimentation. C’étaient les «Bronzés font du ski», se remémore l’entraîneur. «Puis, ça s’est décanté, affiné. Ils sont partants, ils ont de l’engagement. Seul point noir, leur manque de connaissances en anglais», souligne le coach.

«S’il y en a qui finissent dans la première moitié du classement, ce sera un large succès», estime Pascal Gertsch. L’objectif, c’est clairement de les accompagner vers les JO de Cortina 2026, malgré le manque de moyens de la fédération mongole, ajoute M. Bohard.

Dynamique durable

Tombé amoureux de la Mongolie en 2012, le médecin y a d’abord prodigué des soins avant de passer à la prévention par le sport. Il a notamment créé une piste de ski de fond homologuée par la FIS et un trophée dans le village de Genghis Khan, Dadal. Sans compter l’acheminement de plus de 650 paires de ski et le double de souliers.

L’annonce de l’accueil par Lausanne des JOJ 2020 a fait le reste. En 2018 et en 2019, Pascal Gertsch a fait venir une quinzaine de jeunes à la Vallée de Joux en 2018 et 2019 pour s’y entraîner. Un médecin du sport mongol a été formé au CHUV pour accompagner l’équipe. Et quinze entraîneurs du pays de Gengis Khan ont été invités en ce moment à Andermatt. «On leur donne les bases modernes de l’entraînement, car ils ne faisaient qu’aller à fond la gomme. Ils vont également venir pour les courses. On essaie de faire quelque chose de durable», conclut Pascal Gertsch.

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