La récolte a été fructueuse. L’équipe de Suisse de télémark a quitté la Norvège et ses championnats du monde avec sept médailles. Véritable fer de lance de cette formation, la Sédunoise Amélie Wenger-Reymond en a croqué quatre: trois d’or – sprint, classic, Team Event – et une d’argent sur la parallèle. «Ces superbes Mondiaux se sont terminés par cette médaille d’argent. Malheureusement, la médaille d’or s’est envolée à la suite d’une petite faute en début de finale où je pars sur le côté.» Amélie Wenger-Reymond sourit. C’est qu’elle sait pertinemment que n’importe quelle autre athlète aurait volontiers signé pour quitter des championnats du monde avec quatre breloques autour du cou.
Proche d’un troisième quadruplé
Seulement voilà: la Sédunoise fait partie d’une autre dimension. Et il se trouve qu’elle n’est pas n’importe quelle athlète. Lors des deux précédents Mondiaux, en 2015 et en 2017, elle avait réalisé le quadruplé. Un quadruplé qu’elle a manqué de peu à Rjukan cette année. «Quand on prend le départ d’une épreuve, on cherche toujours à se positionner tout devant. Mais il ne faut pas se montrer trop gourmand. Je crois qu’on a assisté à un beau spectacle et à de belles batailles», poursuit la spécialiste de télémark qui a décroché en Scandinavie ses …12e et 13e médailles d’or mondiales individuelles. Ses 19e et 20e médailles tous métaux confondus depuis les premiers Mondiaux qu’elle a disputés en 2007. «On ne s’en lasse jamais. Remporter une médaille procure toujours un sentiment incroyable. Les émotions sont toujours aussi fortes», assure Amélie Wenger-Reymond qui avoue tout de même que «la première que vous gagnez a malgré tout une saveur particulière».
Maman Wenger-Reymond toujours aussi brillante
La moisson de la Valaisanne est d’autant plus respectable qu’après avoir mis le télémark entre parenthèses le temps d’un exercice durant sa grossesse, elle a vécu sa première saison en tant que maman. «Je suis vraiment contente que tout ait fonctionné. Même s’il y a des moments où j’ai peut-être ressenti davantage de fatigue, j’ai réussi à me montrer constante tout au long de la saison», apprécie Amélie Wenger-Reymond. Une régularité récompensée par… quatre nouveaux globes en Coupe du monde, portant ainsi son total à trente-huit. 38 globes pour 141 victoires.
Des chiffres qui donnent le vertige. Des chiffres qui peuvent encore grimper. «Je suis contente que la saison touche à son terme. Après les nationaux encore au programme ce week-end, je pourrai souffler un peu. Avant de repartir pour la suivante.» Si la nouvelle enchantera l’ensemble de ses supporters, on ne peut pas en dire autant de ses adversaires qui risquent bien de devoir se contenter une nouvelle fois des places d’honneur. Notamment à Thyon en 2020 où se dérouleront les finales de la Coupe du monde.
Si Amélie Wenger-Reymond a défié toute concurrence aux Mondiaux, Bastien Dayer est lui aussi rentré en Suisse avec deux médailles. Doré sur le Team Event aux côtés de la Sédunoise, l’athlète d’Hérémence a encore décroché l’argent sur la parallèle. Deux médailles qui viennent s’ajouter au globe de cristal du sprint en Coupe du monde. Ou comment revenir sur le devant de la scène après avoir été opéré du ligament croisé d’un genou en fin de saison dernière. Nicolas Michel, qui a pour sa part été touché juste avant le coup d’envoi de ces Mondiaux, ne gardera pas un souvenir impérissable de son déplacement en Scandinavie. Quant au jeune Romain Beney, 22 ans, il aura profité de sa présence en Norvège pour acquérir de l’expérience avant tout.