«Nous avons remis Red Ice à sa place.» Nicolas Gastaldo, 40 ans, l’un des joueurs emblématiques du Forum, peut ranger ses patins au placard. C’est la conscience tranquille, le job bien fait sur la glace, qu’il a tiré sa révérence jeudi soir, à 22 h 45. «Toutes ces années passées à Martigny remontent à la surface, poursuit-il. Nous ne pouvions pas espérer mieux comme sortie. S’en aller sur une promotion, c’est magnifique. J’espère que le hockey continuera à Martigny. Le public le mérite. De notre côté, nous avons rendu au club ce qu’il nous a donné.»
«La pression peut désormais retomber, apprécie Benoît Dénéréaz, entraîneur. C’est une immense joie de finir chez nous. Je suis très heureux pour les anciens qui avaient déjà décidé d’arrêter.» Lui-même se tâte encore. «Je me laisse le temps de la réflexion. Il y a une restructuration en cours. Pour le moment, l’heure est à la fête. Mon avenir peut attendre. D’ici là, nous avons un voyage d’équipe prévu. Croyez-moi, nous allons bien dormir ces prochaines nuits.»
L’occasion d’intégrer des jeunes de la région
La fête à peine digérée, il s’agit désormais de songer à l’avenir. Le projet de fusion avec le HC Sion est suffisamment avancé; il est sur les rails. Il restera toutefois à remplacer les – nombreux – départs, des joueurs qui n’iront pas plus loin. «J’avais demandé aux dirigeants, qui travaillent sur la fusion, de rester un peu en retrait ces dernières semaines par rapport aux joueurs afin qu’ils se concentrent sur la promotion. Je ne suis pas inquiet. Je ne doute pas qu’il y aura une équipe compétitive la saison prochaine. Il y a des jeunes qui ont déjà joué en 1re ligue cet hiver, à Villars et à Yverdon, que j’aurais aimé accueillir ici. Ceux-là ont déjà le niveau. Certains vont revenir, d’autres, qui évoluaient un peu plus haut, pourraient redescendre. Je ne suis pas concerné par ces discussions mais j’espère qu’il y aura un maximum de joueurs de la région.»
«Le but, c’est de reconstruire», confirme Nicolas Gastaldo. «S’il faudra se battre deux ans contre la relégation, ce ne sera pas un problème. Il y a des jeunes, en novices notamment, qui arrivent gentiment.»
Eviter les erreurs commises par le passé
Sportivement, Red Ice a donc validé une promotion pour laquelle il était officiellement candidat. Patrick Polli, présent au Forum, a évidemment applaudi la performance sportive. Par contre, il reste prudent quant à l’avenir. «Financièrement, nous devons encore étudier, au sein du conseil d’administration, le besoin de cette équipe en 1re ligue. Ce n’est pas dit que nous accepterons forcément la promotion cette année.»
Faut-il en déduire que Red Ice pourrait refuser le sésame et rester en 2e ligue? «Non, je ne crois pas», explique Nicolas Burdet, secrétaire de l’Association du Red Ice et futur directeur sportif de l’équipe en Swiss Regio League. «Patrick Polli est un entrepreneur prudent qui ne veut pas vivre les mêmes erreurs qui ont été commises par le passé. Je comprends qu’il se pose la question d’investir un certain montant pour évoluer à ce niveau. La 1re ligue a un coût. Il veut qu’on justifie sa légitimité. J’espère trouver des solutions sans mettre en péril l’avenir financier du club.»
Un budget de 220 000 francs
Le budget s’élèverait à quelque 220 000 francs, un montant qui paraît modeste. «Parce que nous voulons une équipe de jeunes joueurs de la région. Il n’est pas question de jouer les premiers rôles. Une formation en 1re ligue est nécessaire pour proposer de la glace à des joueurs qui seraient encore un peu juste pour la Swiss Regio League. C’est encore l’occasion d’avoir un effectif plus important. Dans l’optique d’une sélection valaisanne en novices élites, c’est aussi la possibilité d’offrir à ces jeunes du temps de glace avec les actifs. Ainsi que des entraînements à Martigny plutôt que systématiquement à Viège. Il n’est pas inconcevable pour eux de disputer deux championnats en parallèle.»
Sierre et Monthey ne sont plus en 1re ligue. Si Red Ice renonce, il manquerait un palier dans le Valais romand, «raison pour laquelle, d’un point de vue sportif, nous tâcherons de convaincre les dirigeants de son utilité», conclut Nicolas Burdet.