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Hockey: né à Moutier, établi en Valais, Nicolas Fluri vit ses quatrièmes Mondiaux dans le costume d'arbitre

Arbitre de hockey depuis 1999, Nicolas Fluri vit au Danemark, à 34 ans, ses quatrièmes Championnats du monde. Portrait de ce juriste né à Moutier et qui s'occupe désormais des affaires juridiques du service de la santé publique valaisan.

10 mai 2018, 15:06
Juge de ligne, Nicolas Fluri espère désormais porter les brassards oranges du principal.

A bientôt 34 ans, Nicolas Fluri vit son quatrième Championnat du monde en tant que juge de ligne. Pour cet enfant de l'arbitrage, 2018 aura été faste avec ses premiers JO et le voyage au Danemark dans la foulée.

De la douceur, de la gentillesse et beaucoup de passion. On lit tout ça dans l'iris bleu ciel de Nicolas Fluri. Dans sa voix aussi. Seul officiel suisse au Danemark avec l'arbitre principal Tobias Wehrli, le Prévôtois établi à Sion poursuit depuis 1999 une carrière en noir et blanc entamée dans les ligues amateurs de l'Arc jurassien. Près de vingt ans à traquer les hors-jeu et à jeter le puck aux engagements sans l'ombre d'une quelconque lassitude.

Nicolas Fluri, Grégory Hofmann, Gaëtan Haas et Tristan Scherwey partagent une histoire commune en 2018. Ils sont les quatre Romands à avoir participé aux deux événements majeurs du hockey mondial cette année. A force, pourrait-il avoir le sentiment d'être blasé? "Jamais, bondit-il. C'est un tel plaisir de vivre les grands événements du hockey, c'est le meilleur hockey mondial. Je crois qu'on n'arrive pas être blasé de ça."

Des débuts au Luxembourg

Parmi les officiels présents au pays des Legos, Nicolas Fluri est le seul Suisse avec l'arbitre principal Tobias Wehrli. Après Minsk en 2014, Prague en 2015 et St-Pétersbourg en 2016, Nicolas Fluri arbitre son quatrième Championnat du monde. Une première semaine à Copenhague avant de filer à Herning pour la suite du tournoi.

Zèbre en première division helvétique depuis onze ans, le Sédunois d'adoption, responsable à la ville des affaires juridiques du service de la santé publique du canton du Valais, travaille pour la Fédération internationale depuis une dizaine d'années. "J'ai commencé par le Championnat du monde de division III au Luxembourg en 2008", se souvient-il.

En homme de droit, ce juriste de formation a toujours eu le goût de l'équité, le goût du juste. Logique en somme. Du coup, lorsque le "coach challenge" a fait son apparition, Nicolas Fluri ne l'a pas accueilli d'un mauvais oeil. Bien au contraire. "Il faut prendre la bonne décision, s'enthousiasme le Prévôtois. Le coach challenge (réd: les entraîneurs peuvent demander la vidéo pour voir s'il n'y a pas hors jeu sur une action qui amène un but par exemple) nous déjuge parfois, mais tant mieux. Parce qu'au final, ce sera la bonne décision qui sera prise."

De juge de ligne à arbitre principal

Le 20 mai prochain, Nicolas Fluri fêtera ses 34 ans. Tel un attaquant privilégiant le jeu vertical, le juge de ligne sait où il veut aller. A terme, il souhaite ajouter un brassard rouge à sa tenue et tenir le sifflet. Il en a déjà discuté avec les responsables en Suisse, et le calendrier reste à définir. "Je me sens gentiment prêt, reconnaît-il en parlant de ce changement de fonction. Mon objectif, que je n'ai jamais avoué publiquement, c'était de participer une fois aux JO. J'ai eu cette chance. Maintenant, je peux envisager la suite, et passer arbitre principal fait partie de cette évolution."

Mais n'allez pas lui dire que c'est une marche de gravie ou un échelon de plus dans la hiérarchie, car l'ancien étudiant en droit de l'Université de Neuchâtel ne l'envisage pas du tout de la sorte. "Ce n'est pas une promotion, c'est juste un autre boulot, défend-il. Et c'est possible que je fasse encore une saison comme juge de ligne, ça dépendra des discussions avec la fédération."

Si le serment d'Hippocrate lie le médecin à ses patients et le pousse au secret, il en va presque de même pour les responsables du jeu. Lorsqu'on lui demande de citer des adeptes du babillage intempestif envers les officiels et des piques à l'égard des adversaires, Nicolas Fluri n'en dit pas trop. "On les connaît, précise-t-il sans donner de noms. Ils se parlent généralement en anglais." Et lui, l'ancien joueur de ligue mineure, avait-il le clapet ouvert à l'époque? "Tout à fait, glisse-t-il avec le sourire. Souvent les arbitres qui ont joué challengent beaucoup les arbitres. C'est presque la règle, je dirais. On a d'ailleurs tendance à se focaliser davantage sur l'arbitre alors qu'on ne devrait pas du tout."

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