Accoudé à la table d’un restaurant haut-valaisan, Roger Meichtry savoure tranquillement son café. Tenant sa tasse en suspension, l’homme de 54 ans se plonge longuement dans ses précieux souvenirs d’une vie dédiée au football. «Je ne sais pas comment tout cela a commencé», lance-t-il comme si son destin de joueur, puis surtout de formateur reconnu et respecté, s’était naturellement écrit.
De son regard d’enfant insouciant, il adulait comme beaucoup de sa génération le génie de Johan Cruyff qu’il tentait d’imiter sur les terrains soleurois de Granges où il résidait. C’est d’ailleurs dans la petite bourgade alémanique qu’il fit ses premières armes en ligue nationale à la fin des années septante. Semi-professionnel, il n’a jamais envisagé percer dans le métier en tant que joueur. Ce qui le motivait? Le coaching. «Je pensais davantage à l’équipe, à sa stratégie qu’à mes propres performances. Je réfléchissais toujours comme un entraîneur.» A 18...