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Zurich: nouvelles perquisitions à la FIFA

De nouvelles perquisitions ont eu lieu jeudi soir dans les bureaux de la FIFA à Zurich, selon le site de la SRF. Une nouvelle confirmée par le Ministère public de la Confédération. Des documents et des données électroniques ont été saisis. Leur pertinence pour les enquêtes en cours sera évaluée.

03 juin 2016, 13:33
Des députés zurichois veulent imposer la Fifa comme une société de capitaux.

L'état de grâce est bien terminé pour Gianni Infantino. Elu le 26 février à la présidence de la FIFA pour réformer une instance gangrénée par la corruption, les trois premiers mois de mandat du successeur de Joseph Blatter sont loin de faire l'unanimité et les accusations pleuvent.

"La crise est terminée", affirmait Infantino le 13 mai lors du congrès de la FIFA à Mexico. Le Valaisan de 46 ans s'est probablement un peu avancé. Vendredi, le Ministère public de la Confédération a effectué des nouvelles perquisitions au siège de la FIFA à Zurich, toujours dans le cadre de l'enquête ouverte l'année dernière.

Le MPC a recueilli des documents et des données électroniques dans le but de confirmer les découvertes déjà faites à ce jour et d'obtenir plus d'informations, explique-t-il dans un communiqué tout en précisant que Gianni Infantino ne fait pas partie des personnes placées sous enquête.

Attaques dans la presse allemande

Peut-être épargné par le volet judiciaire jusqu'à présent, l'ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA ne fait pas moins l'objet d'attaques répétées dans la presse pour autant. Il y a quelques jours, le "Frankfurter Allgemeine Zeitung" affirmait qu'il avait refusé le salaire qui lui avait été proposé, le jugeant insuffisant.

Jeudi, le journal allemand "Die Welt" affirmait qu'Infantino pourrait faire l'objet d'une enquête de la commission d'éthique. Selon le quotidien, le patron du foot mondial encourrait une suspension provisoire de 90 jours pour avoir demandé dans des courriels la destruction de l'enregistrement des minutes où la question de son salaire était évoquée lors du dernier Conseil tenu à Mexico.

"Aucune procédure formelle n'a été ouverte contre M. Infantino", a répondu vendredi Roman Geiser, porte-parole de la commission d'éthique, la justice interne de la FIFA. La FIFA a précisé que "conformément aux pratiques", toutes ses réunions officielles, "y compris celles du Conseil, sont enregistrées et archivées".

"C'était le cas de la réunion à Mexico", ajoute l'instance, précisant que "l'échange de mails se référait à la destruction d'une copie des enregistrements originaux stockés de façon non conforme sur un serveur local" et ne concernait "pas l'enregistrement officiel archivé". "Ce fichier existe et est conservé à la FIFA", ajoute la Fédération internationale.

Scala et Samoura

Infantino n'a pas encore atteint la barre des 100 jours de mandat, mais le contexte est déjà tendu autour de lui. Au lendemain du premier congrès qu'il présidait, à Mexico, Domenico Scala, président de la commission d'audit et de conformité de la FIFA, a démissionné. Ce personnage central des réformes engagées depuis les révélations des scandales à grande échelle, fin mai 2015, dénonçait en claquant la porte la remise en cause de l'indépendance des organes d'enquêtes internes.

En toute fin de ce 66e congrès, Infantino a fait adopter un amendement qui transfère au gouvernement de la FIFA le pouvoir de nommer ou de démettre les présidents de la commission d'éthique ou d'audit. Ce qui, pour Scala, "prive ces organes de leur indépendance" et "détruit l'un des acquis essentiels de la réforme".

Lors du même congrès, le Haut-Valaisan a également pris tout le monde de court, y compris au sein de la FIFA, en annonçant la nomination au poste de secrétaire général de la Sénégalaise Fatma Samba Diouf Samoura.

A 54 ans, cette diplomate qui a passé 21 ans aux Nations Unies est certes une amie de l'ex-star du football Roger Milla mais n'a aucune expérience de la gestion d'une organisation sportive, ce que d'aucuns lui reprochent déjà, alors qu'elle ne prendra ses fonctions que le 15 juin.

Tacticien mais pas stratège

"Il y a beaucoup de gens dans la nature qui ne vont pas rater Infantino", explique un ancien responsable de la FIFA, sous couvert d'anonymat. Une allusion à Scala mais aussi à Markus Kattner, ex-secrétaire général par intérim, licencié il y a deux semaines pour "des manquements" portant "sur des millions de dollars", selon une source proche de la FIFA.

Il faut ajouter à cela les perquisitions récentes à l'UEFA alors que Infantino était cité dans les Panama Papers pour des contrats signés en 2006. Il était directeur du service juridique de l'UEFA et traitait des droits TV avec deux Argentins inculpés depuis par la justice américaine dans le scandale de corruption à la FIFA.

"Infantino est un tacticien mais pas un stratège", juge un autre ancien responsable. Quant à Blatter lui-même, il se veut prudent sur son successeur. "Je ne veux pas encore juger Infantino, il faut lui laisser du temps."

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