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Le 1er tour du football régional valaisan sous la loupe

De la 1re à la 2e ligue en passant par la 2e ligue inter et le foot féminin, plusieurs équipes ont surpris, fait honneur à leur statut ou déçu. Bilan à quelques jours de la trêve hivernale.

12 nov. 2019, 16:00
Sierre et Saint-Maurice, deux des quatre équipes valaisannes de deuxième ligue interrégionale, sont à la lutte en queue de classement.

De Savièse bien parti pour grimper d’un échelon à Sierre et Saint-Maurice en danger de relégation, en passant par un surprenant FC Bramois ou encore un FC Martigny-Sports que l’on attendait plus coloré, le premier tour de la 2e ligue – qui prendra fin le 20 novembre – , de la deuxième ligue inter et de la première ligue a livré ses premières vérités. Cruelles pour les uns, agréables pour les autres. Tour d’horizon en sept chapitres. 

1re ligue: Naters, la confirmation

Le FC Naters réveillonnera bien au chaud. Le club haut-valaisan se propulse au deuxième rang du groupe un au terme du premier tour. Ce rang huppé contraste avec ses séjours réguliers dans la moitié inférieure du classement depuis plusieurs années. «Les joueurs croient plus en eux, ils ont adhéré à mes idées», résume Marco Walker, l’entraîneur à l’origine du renouveau d’un groupe pratiquement identique à celui du dernier exercice. «Même un départ moyen, avec deux défaites en trois matchs, ne les a pas déstabilisés. L’équipe a été très constante dans ses performances ensuite. Je n’ai vécu aucun match durant lequel je me suis dit: «Que fait-on aujourd’hui?». Des mi-temps, oui, mais jamais sur nonante minutes.»

Je n’ai vécu aucun match durant lequel je me suis dit: «Que fait-on aujourd’hui?»
Marco Walker, entraîneur du FC Naters

Ses joueurs sont les plus efficaces de la poule en phase défensive. Ils n’ont concédé que 14 buts. «Le premier objectif du deuxième tour sera de maintenir ce niveau de jeu. Il ne faut pas oublier d’où vient l’équipe. Nous ne prendrons pas de nouveaux joueurs. Ce contingent fonctionne bien, l’ambiance est excellente.» Jean-Paul Brigger, comme directeur sportif, et Marco Walker, dans le rectangle technique, apportent leur expérience des ligues supérieures. Deux semaines d’entraînement supplémentaires précéderont la pause hivernale. Naters se rendra en Espagne pour un camp d’entraînement programmé du 8 au 15 février. «Le groupe romand de première ligue est très équilibré. On ne sait jamais ce qui arrive. Lors de la dernière journée, nous sommes la seule équipe à avoir pris un point sur les quatre premiers. Certains clubs renforceront certainement leur effectif. Tout reste très ouvert.» 

1re ligue: Martigny-Sports, l’inconstant

Ugo Raczynski, entraîneur de Martigny. ©Héloïse Maret

Le Martigny-Sports conclut de belle manière son premier tour en s’imposant sur la pelouse de Meyrin, 3-0. La performance interpelle pour le finaliste du dernier exercice qui hibernera au dixième rang du groupe un. «Nos trois derniers matchs ont montré une équipe compétitive et qui mettait de la vie sur le terrain», confie Ugo Raczynski, l’entraîneur des Octoduriens. «Auparavant, nous, les joueurs et l’encadrement, avons cru que tout se ferait tout seul dans la foulée de notre parcours ce printemps. Parler de décompression est exagéré, mais nous avons vécu un retour à la réalité. Nous avons terminé la saison très tard. Cela a rendu la reprise difficile. Nous avons manqué de ressources pour rebondir.» Le MS termine son automne avec 17 points, soit un bilan provisoire très proche de celui présenté en 2018 avec 19 unités.

Avant de rêver à un deuxième tour semblable à celui vécu en début d’année, gardons les deux pieds sur terre et gagnons en régularité.
 Ugo Raczynski, entraîneur du Martigny-Sports

«La différence n’est pas énorme. Des points nous manquent par rapport aux cinq matchs nuls que nous avons concédés. Trois auraient dû être gagnés. Cela dit, avant de rêver à un deuxième tour semblable à celui vécu en début d’année, gardons les deux pieds sur terre et gagnons en régularité. Cela passe par le travail et du plaisir à le faire.» La pause casse-t-elle l’élan d’un groupe qui a pris sept points sur les trois dernières journées en affrontant deux des trois premiers classés? «C’est une bonne question. Le retour au jeu de Thibault Constantin nous a fait beaucoup de bien après ses soucis de pubalgie et de fracture des orteils. Il nous donne un plus important au niveau de la percussion offensive. A Meyrin, son association avec Florian Berisha a montré de belles promesses. C’était leur première ensemble.»  

2e ligue inter: Sierre et Saint-Maurice en danger

Le FC Sierre ferme la marche de 2e ligue inter. «Plusieurs facteurs ont contribué à ce premier tour en demi-teinte.» Sergio De Sousa ne cherche pas d’excuses. L’entraîneur sierrois sait toutefois que son équipe a joué de malchance. Entre blessures, absences et buts encaissés à la dernière minute. Il sait surtout que son groupe, passablement modifié durant l’été, aura besoin de temps. «L’idée est de stabiliser ce contingent. Le plus important est donc de garder nos joueurs pour le deuxième tour tout en intégrant des jeunes. Notre but est de travailler sur du long terme. On ne va pas engager des joueurs de l’extérieur à tour de bras. Ce qui ne nous empêche pas de nous renforcer avec un ou deux éléments de qualité si l’occasion devait se présenter.»

Notre but est de travailler sur du long terme. On ne va pas engager des joueurs de l’extérieur à tour de bras.
Sergio De Sousa, entraîneur du FC Sierre 

Nouveau venu dans la ligue, le FC Saint-Maurice navigue lui aussi dans les eaux profondes du classement. «On savait qu’on allait devoir viser le maintien pour notre première expérience à ce niveau. Nous voilà en plein dedans», confie David Orlando. L’entraîneur de la formation agaunoise ne s’affole par pour autant. «Le classement est relativement serré au fond. En plus, on a su se mettre à niveau par rapport à des équipes qui jouent le haut du tableau  sur les quatre derniers matchs. Cela laisse entrevoir de bonnes choses pour le second tour», poursuit l’ancien joueur du FC Sion. «Même si je dispose d’un groupe talentueux, il n’a pas l’expérience de ce niveau de jeu. Tout le monde, moi y compris, est en apprentissage» rappelle-t-il encore. En vue du printemps, les Chablaisiens vont se renforcer. «On a perdu quelques joueurs pour diverses raisons. Il va falloir les remplacer pour retrouver de la quantité et, par la force des choses, de la qualité.» 

2e ligue: Savièse, l’ambitieux

Serein, l’entraîneur de Savièse Eric Lagger. ©Gibus

Longtemps tabou à Saint-Germain, le mot «promotion» fait désormais partie du quotidien d’une équipe qui réalise un premier tour quasi parfait. Hormis une claque encaissée sur la pelouse du FC Saxon-Sport (5-0) cet automne, le FC Savièse a survolé les débats automnaux en 2e ligue. «Les gens autour de nous ont beaucoup parlé de cette défaite, mais je crois que c’était finalement un mal pour un bien», confie Eric Lagger, l’entraîneur des blanc et rouge. «Cela nous a rappelé que si nous faisions preuve de suffisance, nous serions rapidement rappelés à l’ordre.»

Nous faisons preuve d’un sang-froid impressionnant, même quand nous subissons, nous sommes capables de faire mal à nos adversaires.
Eric Lagger, entraîneur du FC Savièse

Trop inconstants pour prétendre ramener le titre la saison dernière, les Saviésans possèdent cette fois-ci neuf points d’avance sur leurs poursuivants Collombey et Bramois alors que deux rencontres restent à jouer dans ce premier tour. «L’année dernière, nous avons vécu un championnat boiteux, durant lequel les gars n’ont utilisé que 50% de leur potentiel.» Mais depuis août, les hommes de Lagger font preuve d’une régularité affolante en s’appuyant sur leur défense de fer – neuf buts encaissés en neuf matchs. «Nous faisons preuve d’un sang-froid impressionnant, même quand nous subissons, nous sommes capables de faire mal à nos adversaires.» Et Savièse espère le prouver encore au printemps prochain.  

2e ligue: Bramois, la surprise

Jérôme Corminboeuf accepte avec un large sourire le statut de «surprise» de ce premier tour qui revient à son équipe. L’ancien entraîneur du FC Ardon a profité de l’arrivée de nombreux joueurs venus juniors A inter du FC Sion durant l’été pour bâtir un groupe installé actuellement dans le top 3. «Il y a eu beaucoup de changements au sein de l’effectif, mais ils ont été positifs», affirme le coach des Bramoisiens. «Nous avons fait un bond en avant au niveau de la qualité technique et de l’ambiance d’équipe.» Avec sept victoires contre quatre défaites cet automne, le bilan est forcément satisfaisant jusqu’à présent pour une équipe qui était en danger de relégation l’hiver dernier. «Je suis évidemment satisfait, puisque pour l’instant, nous faisons mieux que l’objectif fixé par le club.»

Nous avons fait un bond en avant au niveau de la qualité technique et de l’ambiance d’équipe.
Jérôme Corminboeuf, entraîneur du FC Bramois

Mais Jérôme Corminboeuf sait bien qu’avec un groupe dont la moyenne d’âge frôle les 21 ans, il faudra maintenir la pression jusqu’au terme de la saison.«C’est surtout au niveau mental que notre marge de progression est la plus importante. On encaisse parfois des goals évitables à cause de nos sauts de concentration. L’objectif maintenant serait de pouvoir faire grandir ce groupe ensemble sur plusieurs saisons.» 

2e ligue: l’US Port-Valais, la déception

En zone dangereuse en fin de saison dernière, l’US Port-Valais n’a plus goûté à la victoire depuis le 24 août dernier, soit la première journée de championnat. Depuis cette date, les hommes du bout du lac n’ont récolté que trois matchs nuls pour huit défaites dont l’avant-dernière a sonné la fin de l’aventure de Jean-Charles Dubois sur leur banc. Intérim pour la fin de ce premier tour, Oscar Martins, qui avait mené l’USPV de la 4e à la 2e ligue, a retrouvé un groupe en souffrance. «Il y avait peu de jeu et surtout beaucoup de malchance. On s’attendait à un championnat compliqué, c’est vrai, mais pas à ce point.» Battue le week-end dernier sur la pelouse de Savièse (6-1), l’équipe attend sans doute la trêve hivernale avec impatience. «Tout n’était pas à jeter dans ce match, maintenant il est clair qu’au deuxième tour, il faudra cibler les matchs à gagner et ce seront ceux contre nos adversaires directs.» En attendant, les Chablaisiens vont devoir se trouver un nouvel entraîneur – puisque Oscar Martins ne souhaite pas prolonger son intérim – et quelques renforts.  

Foot féminin: Sion, en embuscade, peut encore progresser

Troisième du groupe un de 1re ligue, à sept points du leader, Küssnacht, le FC Sion féminin peut se montrer satisfait de son premier tour. En termes de résultats et au niveau de la manière. Il n’a perdu qu’une rencontre face à Etoile Carouge (1-3), une partie qu’il avait largement les moyens de remporter. Il a aussi concédé deux matchs à domicile – Küssnacht et Erlinsbach – qui laissent quelques regrets au staff. «Küssnacht n’est pas intouchable. Il a gagné plusieurs matchs sur la marge la plus étroite. A Sion, il aurait pu s’incliner 3-0 avant d’égaliser en toute fin de rencontre.»

La formation valaisanne a encore une certaine marge de progression. Offensivement, elle peine par exemple à concrétiser ses occasions. Il n’y a toutefois aucune urgence pour le FC Sion féminin qui vise la promotion en LNB d’ici à trois ans.  

A lire aussi : Le FC Sion féminin vise la ligue nationale B

 

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