Une prestation archi-solide contre le Brésil, l’un des grands favoris du tournoi. Un renversement de situation aux forceps face à la Serbie qui nous place en situation idéale en vue des huitièmes de finale. Voilà le bilan -plus que satisfaisant- de cette première semaine russe. Sauf que le ballon est éclipsé par la célébration de nos deux héros de vendredi.
Alors oui, la politique ne devrait en principe pas franchir les portiques du stade (même si c’est une spécialité helvétique: Stop it Chirac !). Mais c’est plus facile à dire devant sa télé. Car de l’avis d’un supporter présent à Kaliningrad, l’ambiance sur place n’avait pas grand-chose à voir avec la fête des cinq continents…C’est surtout plus facile quand le seul élément marquant de votre histoire politique familiale récente c’est un arrière grand-oncle PLR séquestré par les PDC dans son carnotset un jour d’élections. Lorsqu’il est question de violence, de prison et de menaces, ça doit légèrement teinter votre ADN.
On peut donc tout à fait comprendre les célébrations de Xherdan Shaqiri et Granit Xhaka et surtout celle du capitaine lucernois Stephan Lichtsteiner qui s’est joint au mouvement. Le même Lichtsteiner qui déclarait pourtant en 2015 que les Suisses avaient besoin de s’identifier à leur équipe, sous-entendu que le nombre de secondos était trop élevé.
Cette célébration, c’est aussi et surtout une fierté. Fierté d’appartenir à cette Suisse aux visages multiples. Fierté que ceux que l’on résumait à des «Yougos» et que l’on regardait du coin de l’œil il y a vingt ans soient devenus des copains, souvent grâce au ballon rond. Fierté enfin que nos enfants prennent comme idoles et modèles des joueurs combatifs et intégrés plutôt qu’une starlette qui insulte son propre capitaine et se roule parterre à chaque fois qu’on la frôle.