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Football – Les grandes soirées des clubs suisses: la dernière derrière le Mur pour le FC Sion en 1989

Le FC Sion reste le dernier club européen à avoir foulé les pelouses dans l’ancienne Allemagne de l’Est, huit jours avant la chute du Mur de Berlin en 1989. Au deuxième tour de la Coupe de l’UEFA, les Valaisans n’avaient malheureusement pas fait le poids face au FC Karl-Marx-Stadt.

14 mai 2020, 07:19
Marco Lorenz (au centre) lors du succès 2-1 au match aller: il n'avait malheureusement pas disputé le match retour.

Le FC Sion du président André Luisier et de l’entraîneur Yves Débonnaire appartient à une part de l’histoire du football européen: il fut le dernier club à jouer dans l’ex-RDA avant la chute du Mur.

Le 1er novembre 1989, soit huit jours avant que la frontière entre les deux Allemagnes ne s’ouvre à Berlin, le FC Sion s’est incliné 4-1 à Karl-Marx-Stadt, aujourd’hui Chemnitz, lors du deuxième retour de la défunte Coupe de l’UEFA. Victorieux 2-1 du match aller à Tourbillon grâce à des réussites de Jean-Paul Brigger et de Blaise Pifarretti, les Valaisans n’avaient pas vraiment pesé lourd dans la ville où a grandi la merveilleuse Katarina Witt. Menés 3-0 à la mi-temps puis 4-0 à la 64e minute, ils avaient dû se contenter de sauver l’honneur par Dominique Cina à la 78e.

"Nous étions décimés par les absences ce soir-là, se souvient Yves Débonnaire. Stefan Lehmann, Michel Renquin, Jürgen Möhr, Mirsad Baljic et Marco Lorenz n’étaient pas là. J’avais dû puiser dans le vivier du club pour bâtir mon équipe. » Deux joueurs de 19 ans qui auront un très bel avenir ont ainsi foulé la pelouse du stade Ernst Thälmann : Olivier Biaggi et Sébastien Fournier.

 

Yves Débonnaire et son président André Luisier.

Une étoile qui n’a pas su briller à l’Ouest

«Il ne faut pas oublier que c’était plutôt fort en face», glisse avec raison Yves Débonnaire. Dirigée par Hans Meyer qui allait notamment entraîner le Borussia Mönchengladbach après la réunification, l’équipe est-allemande était emmenée par un redoutable stratège en la personne de Rico Steinmann. Alors âgé de 21 ans, celui qui fut sélectionné à 23 reprises en équipe de RDA avait illuminé ce match retour de son talent. Une année et demie plus tard, il était transféré à Cologne où il n’a pas été en mesure d’exploiter pleinement son talent. Pour cet enfant de Karl-Marx-Stadt, le passage à l’Ouest ne fut pas aussi lumineux que pour un Matthias Sammer ou pour un Ulf Kirtsen.

Pour Yves Débonnaire, ce match à Karl-Marx-Stadt ne fut pas sa première expérience de l’autre côté du Mur. Trois ans auparavant alors qu’il était cette fois joueur, le Vaudois avait participé à une campagne qui avait conduit le FC Sion à Katowice et à Dresde. «Je crois que les temps devaient être très durs pour les gens de Katowice en 1986, poursuit-il. Notre hôtel n’était qu’à 500 m de l’entrée d’une mine géante. Ce fut un souvenir marquant. Rien à voir avec Karl-Marx-Stadt où l’existence devait être plus facile pour les gens. Mais ils n’en pouvaient plus de rester enfermés.»

 

L’attaquant valaisan Jean-Paul Brigger avait notamment été du voyage à Karl-Marx-Stadt. 

Eliminé au tour suivant par la Juventus, le FC Karl-Marx-Stadt, qui est devenu le Chemnitzer FC en 1990, n’a jamais évolué en Bundesliga. Il a disputé cette saison le championnat de 3e division. Il occupait la 13e place du classement au moment de l’interruption du championnat en raison de la pandémie du coronavirus.

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