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Football: 10 ou 12 équipes en Super League, les clubs de la SFL doivent choisir

Les clubs de Swiss Football League se prononcent cette semaine sur la formule qui régira le championnat de Super League dès 2021-2022. Edmond Isoz et Jean-Claude Donzé commentent les deux options en jeu.

22 avr. 2020, 18:00
Le FC Sion et le Lausanne-Sport, représenté par Yassin Fortune et Maxime Dominguez, se retrouveront-ils dans une Super League à 12 équipes en 2021?

Le football suisse négocie un tournant décisif pour son avenir proche. La démarche ne concerne par la potentielle reprise des championnats gérés par la Swiss Football League. Elle se concentre sur la formule à adopter pour la Super League dès la saison 2021-2022. Les clubs se prononcent jusqu’à jeudi sur les deux options retenues, soit le statu quo avec dix équipes engagées, soit un élargissement à douze formations avec un mode de compétition calqué sur celui de la première division écossaise.

Trop de pression économique dans un championnat à dix

Edmond Isoz suit attentivement le dossier. L’expérience de l’ancien directeur de la SFL repose sur une trentaine d’années d’activité dans les instances du ballon rond helvétique. «Cerner les raisons de la perte de compétitivité de notre football est la première démarche à faire», relève-t-il. «Elle doit procéder toute décision sur un éventuel changement de formule. Où nous situons-nous par rapport au football international? Je ne suis pas convaincu que l’approche du problème ait été suffisamment profonde.»

Il faut d’abord déterminer les raisons de la perte de compétitivité de notre football.
Edmond Isoz, ancien directeur de la Swiss Football League

Son analyse livre une radiographie sans concession de l’état de santé du sommet de la pyramide footballistique. «Plus de la moitié des clubs de Super League vivent constamment sous pression afin d’éviter une relégation qui mettrait leur survie en péril en raison des investissements consentis. Les deuxièmes divisions des grands pays voisins offrent des salaires supérieurs à ceux pratiqués dans l’élite chez nous. Au niveau des joueurs suisses, les éléments d’expérience se dirigent vers d’autres horizons quand ils quittent l’un des championnats européens majeurs et les jeunes sont vendus dès qu’ils s’imposent.»

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Protéger les clubs majeurs du foot suisse

Les statistiques des 33 dernières années livrent une piste de réflexion. «13 clubs seulement ont vécu plus de 16 saisons, soit la moitié de cette période, dans la plus haute catégorie de jeu. Ce sont les dix pensionnaires actuels de Super League, Lausanne, Grasshopper et Aarau. Le suivant, Bellinzone se contente de 6 championnats. Ces chiffres fixent le réservoir des clubs qui ont le potentiel pour être vraiment professionnels. Aujourd’hui, les coûts liés à la formation, à la gestion des stades ou à la sécurité occupent une part importante des budgets. Il faut protéger ces clubs qui sont importants pour notre foot. Ils ont notamment une formation d’élite et du football féminin. Une ligue à dix met trop de pression sur la majorité d’entre eux. L’activité économique doit être sécurisée.»

Edmond Isoz s’était engagé pour l’introduction d’une élite réduite à dix équipes qui s’était concrétisée en 2003. «Dans un contexte totalement différent pour le football suisse qui n’est plus d’actualité. Bâle était le seul club doté d’un nouveau stade. Les frais liés à la sécurité ou l’investissement dans les secteurs jeunesse ne se comparent pas aux engagements consentis dans ces domaines aujourd’hui. Quelles qu’elles soient, les réformes sont toujours difficiles à mener. Le statu quo permettrait d’avancer sans rien changer. La formule à douze ne me convainc pas non plus.»

La formule à douze est le meilleur choix si elle se double d’une réflexion pour rendre plus compétitifs les autres étages de la pyramide.
Jean-Claude Donzé, ancien membre du comité de la Swiss Football League

Entre les deux options présentées aux clubs, Jean-Claude Donzé n’hésite pas. «La formule à douze est le meilleur choix», confie l’ancien membre du comité de la SFL. «Ce changement doit se doubler d’une profonde réflexion sur les catégories qui vont de la Challenge League à la première ligue. Il faut rendre plus compétitif tous les étages de la pyramide pour la formation des jeunes. La Promotion League ne suffit plus pour les moins de 21 ans.» Une compétition à douze entraînera le retour de la fameuse barre qui séparera les clubs en deux groupes. «Oui, mais la sélection n’interviendra qu’après 33 journées. Le marché des transferts sera terminé. Il ne restera plus que cinq matchs à jouer. Le marché des transferts sera fermé. Les clubs ne se lanceront plus dans des dépenses exagérées pour recruter des joueurs ou pour changer d’entraîneur. Le contexte sera totalement différent de celui qui condamnait les équipes au tour de relégation dès le mois de décembre.»

Choisir une nouvelle formule pour 2021 intervient-il au bon moment alors que le destin de l’exercice 2019-2020 n’est pas scellé? «Oui, le moment est opportun. Il faut faire un choix et se préparer. Bousculer les habitudes en passant à douze ne serait pas plus mal.», estime Jean-Claude Donzé. «Déterminer les scénarios pour finir le championnat en cours et pour le prochain me semble plus urgent», conclut Edmond Isoz.

 

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La Swiss Football League veut finir la saison
L’incertitude demeure sur le sort du championnat de Super League interrompu depuis le 23 février. La saison se terminera-t-elle? Treize journées figurent encore au programme. La Swiss Football League a remis à l’Office Fédéral du Sport un concept contentant des scénarios pour la reprise des entraînements et pour l’organisation de matchs à huis clos. Selon le «Blick», la ligue a fixé deux dates de reprise, soit le 20 mai, soit le 30 mai, après une reprise des entraînements sans contact le 27 avril, puis des séances normales dès le 11 mai.
Si les clubs ne connaissent pas encore leur destin proche, ils se déterminent cette semaine sur le format de la première division de jeu dès la saison 2021-2022. La crise sanitaire avait emporté l’assemblée générale de la SFL du 16 mars destinée au vote sur un éventuel élargissement de la ligue à 12 équipes. Le lancement de l’appel d’offres pour les droits de télévision et de marketing de la prochaine période rend indispensable une décision. Le vote se fait par écrit. Les vingt clubs de la SFL ont jusqu’à jeudi pour se prononcer.
Deux options existent: le statu quo avec dix formations et un barrage contre la relégation ou un élargissement à douze équipes d’une compétition disputée sur le modèle de la Premier League écossaise avec 38 matches. Dans cette dernière, toutes les équipes s’affrontent trois fois. Les six premiers jouent ensuite pour le titre avec les points acquis lors des cinq dernières journées qui les opposent, les six derniers contre la relégation. Dans ce format, le nombre de matchs à domicile diffère pour les clubs.
Si le passage à douze équipes est validé par les clubs de la SFL, il devra encore recevoir l’aval de la Première Ligue ainsi que des Ligues Amateurs, les deux autres composantes de l’Association Suisse de Football.

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