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Fifagate: la justice américaine pointe des pots-de-vin

La justice américaine affirme que des dirigeants déchus de la fédération internationale de football (Fifa) auraient reçu des pots-de-vin en échange de vote pour la Russie et le Qatar.

07 avr. 2020, 19:48
Les autorités russes mettent régulièrement en avant l'idée d'un complot occidental pour éliminer un concurrent lorsque le pays est mis en cause dans le cadre du sport.

La Russie un peu plus plongée dans le «Fifagate»: la justice américaine a pour la première fois affirmé que des pots-de-vin avaient été versés en vue de l’organisation de la Coupe du monde 2018, une accusation vivement rejetée par Moscou mardi.

Le document publié lundi par le procureur fédéral de Brooklyn affirme que deux dirigeants déchus de la fédération internationale de football (Fifa) auraient voté en faveur de la Russie, désignée fin 2010 organisatrice du Mondial-2018, en échange de fortes sommes.

Le parquet, chargé du principal volet de l’enquête sur le Fifagate, tentaculaire affaire de corruption impliquant d’anciens hauts dirigeants du football mondial depuis 2015, n’avait jamais mentionné directement la Russie jusqu’ici.

C’est aussi la première fois que la justice d’un pays affirme que les votes désignant Qatar et Russie ont été entachés d’irrégularités.

«Nous ne comprenons pas de quoi il est question. (…) La Russie a reçu de façon tout à fait légale le droit d’organiser la Coupe du monde. Ce n’est pas lié à de quelconques pots-de-vin, nous démentons cela catégoriquement», a répondu mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Jusqu’ici, l’enquête, qui a entraîné l’inculpation de quelque 45 personnes physiques et morales, a surtout porté sur des droits de diffusion télévisés.

 

 

Cinq millions de dollars

Concrètement, deux hauts dirigeants déchus de la FIFA, le Trinidadien Jack Warner et le Guatémaltèque Rafael Salguero, auraient selon le parquet été soudoyés pour favoriser la candidature russe.

Le premier aurait touché 5 millions de dollars via un complexe réseau de sociétés-écrans, avec l’aide d’un «proche conseiller du président de la FIFA» de l’époque, Sepp Blatter, contraint à la démission en 2015 quand le scandale a éclaté.

 

 

Rafael Salguero se serait lui vu promettre un million de dollars.

Interrogé par l’AFP, Sepp Blatter a nié son implication. «Je n’aurais jamais dit à un conseiller d’intervenir», a assuré le Valaisan.

Qatar et Russie pointés

Concernant le Qatar, organisateur du Mondial 2022 désigné en même temps que la Russie, les Américains apportent des éléments concrets dans cette affaire qui fait également l’objet d’une enquête en France.

Selon le parquet, plusieurs dirigeants ont reçu des enveloppes pour acheter leurs voix, dont le sulfureux Brésilien Ricardo Teixeira, déjà mis en cause dans d’autres affaires du Fifagate et qui échappe aux poursuites américaines faute d’accord d’extradition entre Brésil et Etats-Unis.

Les services du procureur fédéral donnent cependant à ce stade peu d’indications sur l’origine des versements.

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