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Equipe de Suisse de football: Sentiment mitigé malgré une position de leader

L’équipe de Suisse s’est qualifiée pour l’Euro 2020, mais son inconstance appelle à une évidente retenue.

19 nov. 2019, 16:17
Les joueurs suisses saluent leurs supporters après leur large succès contre Gibraltar.

«Nous en sommes conscients, rien n’a été simple dans ce groupe, mais au bout du compte nous pouvons être heureux, tout finit bien avec notre 1re place.» En une phrase, Yann Sommer résume parfaitement ce qu’a vécu l’équipe de Suisse cette année dans les éliminatoires de l’Euro 2020. L’essentiel était déjà acquis à 99% avant le déplacement à Gibraltar. Mais le gâteau, soit ce billet pour les grandes joutes continentales, a donc été garni d’une cerise, les joueurs de Vladimir Petkovic étant finalement parvenus à reléguer le Danemark – le second qualifié de la poule D – et l’Irlande derrière eux au classement.

Cependant, il aura fallu attendre la 85e minute et l’égalisation de Matt Doherty du côté de Dublin, lundi soir, pour que les Scandinaves glissent sous les Helvètes, quant à eux logiques vainqueurs des Gibraltariens dans le même temps (1-6). Voilà ainsi une position de leader qui a de l’allure. Elle n’offrira toutefois que le deuxième chapeau lors du tirage au sort du 30 novembre à Bucarest. Un détail, quand on sait que 16 des 24 pays qualifiés franchiront le tour préliminaire en juin prochain lors de cet Euro. Ce qui se révèle en revanche plus contrariant, ce sont les unités égarées au fil de cette campagne, dues à une inconstance ayant en permanence modéré l’enthousiasme général, tantôt à son apogée, tantôt en berne.

Nombreuses critiques

«On a connu des phases difficiles», reprend le gardien suisse. «Avant le match face à l’Irlande et notre victoire presque décisive (ndlr: 2-0 le 15 octobre au bout d’une prestation sans accroc), par exemple, où l’on a ressenti beaucoup de pression. Nous avons alors dû faire face à de nombreuses critiques. Certaines étaient justifiées, d’autres un petit peu exagérées.» La faute à ce énième couac survenu en fin de rencontre la semaine précédente à Copenhague. Les Suisses dominaient, faisaient plaisir à voir, avant de tout perdre (défaite 1-0). Cela chez des Danois qui n‘abdiquent jamais. La preuve avec, faut-il bien le rappeler même si les supporters helvétiques tentent d’effacer de leur mémoire le cauchemar du Parc Saint-Jacques, ce rageant – et le mot est faible – 3-3 du 26 mars. Là déjà, les protégés de Petkovic dominaient, faisaient plaisir à voir, et surtout menaient encore de trois longueurs à six minutes du terme du temps réglementaire! Bref.

Heureusement pour eux, qui n’ont donc pris qu’un point aux Vikings en deux parties, l’Irlande ne s’est pas fait marcher sur les pieds dans ce groupe, si ce n’est lors de son revers à Genève. «Cela n’aurait pas dû se passer comme ça face au Danemark. Notamment avec cette égalisation bien sûr inattendue.» Doux qualificatif utilisé par Sommer. On la juge plus volontiers improbable, ahurissante ou dépitante. Une noyade, fruit d’une concentration soudain envolée: «Ces fins de match manquées, c’est quelque chose que l’on doit absolument corriger, parce que si cela se reproduit à l’Euro, on le paiera cash.» Pourtant, la Suisse avait affiché tant de belles choses avant ladite issue hollywoodienne…

Quatrième tournoi majeur consécutif

Sentiment mitigé, à l’évidence. Car la sélection helvétique a également pédalé dans la semoule à plus d’une reprise en 2019. Si elle reste la seule équipe du groupe à s’être imposée à Tbilissi, on n’oubliera pas sa première mi-temps très décevante en ouverture de ces qualifications. Ni sa pâle copie rendue en Irlande malgré le point obtenu – avec là aussi une égalisation adverse tombée dans les ultimes instants. Ces derniers jours, elle a bien fait son travail, mais ceci qu’à temps partiel, les deuxième et première périodes respectivement face à la Géorgie et Gibraltar sont à jeter à la poubelle. Enfin… C’est le résultat qui compte. 

La Suisse prendra ainsi part à l’Euro 2020, ce qui représente son quatrième tournoi majeur consécutif – en excluant la Ligue des nations, lors de laquelle elle s’est brillamment hissée dans le Final Four en juin passé –, et le troisième pour le même coach: deux records. «On sera là, à nouveau, et toutes ces qualifications ne vont pas de soi», sourit Sommer, présent à chacune de celles-ci. Un sourire parlant. La petite Suisse joue dans la cour des grands.

Sélim Biedermann/Le Journal du Jura

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