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Etienne Mudry: «J’ai lancé ma fille en l’air quand Joop Zoetemelk a gagné les mondiaux de cyclisme»

En 1985, Joop Zoetemelk devient le champion du monde le plus âgé de l’histoire du cyclisme. Pour la plus grande joie d’Etienne Mudry, fan de la première heure.

31 mars 2020, 07:00
Joop Zoetemelk brandit le trophée du vainqueur lors de sa victoire au classement général du Tour de France en 1980.

Etienne Mudry prend le ballon au bon. Et plutôt deux fois qu’une. L’ancien entraîneur du BBC Monthey emmène son interlocuteur dans le sillage des plus grands champions cyclistes lorsqu’il évoque sa plus forte émotion sportive. Un nom la personnalise, Joop Zoetemelk. Il débarque des Pays-Bas et il anime les épreuves majeures du vélo international entre les années 1970 et 1986.

Le bonhomme aligne seize Tours de France dont il franchit sans exception la ligne d’arrivée. Il partage ce record avec le Français Sylvain Chavanel qui, de son côté, ne rallie pas Paris à deux reprises sur dix-huit départs. Six fois deuxième, notamment lors de ses deux premières participations, le Batave remporte la Grande Boucle en 1980. Pour la plus grande joie de son fan valaisan. «Ce coup de cœur ne s’explique pas. Le journal «L’Equipe» n’arrivait pas jusqu’à Sion au début des années soixante-dix. Je l’ai découvert par la lecture de «Miroir du cyclisme», un mensuel que j’achetais religieusement.»

Une victoire au Tour de Romandie en 1974

Joop Zoetemelk, vainqueur du Tour de Romandie en 1974, et Roland Collombin, ou la rencontre de deux champions d’exception
à Lancy au terme de l’épreuve. keystone/archives

 

Le palmarès de Zoetemelk s’étoffe d’un Tout de Romandie remporté en 1974. Etienne Mudry assiste au triomphe de son héros dans l’une des voitures de suiveur. «Malheureusement, je ne suis pas parvenu à l’approcher directement.» Le rendez-vous manqué n’atténue pas sa passion quand il s’installe devant le poste de télévision de sa maman onze ans plus tard afin d’assister aux championnats du monde de cyclisme. L’épreuve des professionnels se court sur le circuit de Giavera di Montello en Italie. «A l’époque, on ne voyait souvent que les 50 derniers kilomètres de la compétition puisque la retransmission commençait uniquement dans l’après-midi.»

 

L’âge de Joop Zoetemelk n’a joué aucun rôle dans la joie que j’ai ressentie. C’était tout simplement mon préféré absolu.»
Etienne Mudry, ancien entraîneur du BBC Monthey et champion de Suisse en 1996

 

Etienne Mudry savoure cette dernière tranche de course avec délectation. Le film défile image par image. Il le raconte avec une telle fougue et une telle précision que ne pas prendre sa roue est impossible. L’épreuve semble s’être terminée juste avant que le coronavirus ne contraigne les coureurs à mettre pied à terre. Après six heures de course, le peloton de tête comprend encore de nombreux favoris. «Moreno Argentin pour les Italiens, Greg Lemond frustré parce que les deux Bernard, Hinault et Tapie lui ont volé la victoire au Tour de France, Johan Van der Velde et deux Hollandais, Jörg Müller pour les Suisses sont là. Plusieurs attaques secouent le groupe. Lemond fait deux efforts afin de revenir sur Stephen Roche, puis sur Kim Andersen. Et Joop Zoetemelk est toujours dans le coup.»

Le Hollandais se met au service de ses compatriotes, Van der Velde surtout. «Zoetemelk attaque à 1500 m de la ligne d’arrivée. Corti ne revient tout de suite par peur de ramener Van der Velde. Joop est seul à 250 m. Il donne tout ce qu’il a et il gagne. J’ai lancé ma fille en l’air de joie.»

 

 

Le champion du monde le plus âgé de l’histoire

Le bon coup du vétéran réjouit ses coéquipiers. «Au moment où il franchit la ligne, Van der Velde lève les bras en même temps que lui. Il savait que Zoetemelk avait couru pour lui.» A 38 ans, 8 mois et 29 jours, le bon «Joop» enfile le maillot arc-en-ciel. Il demeure le champion du monde le plus âgé de l’histoire du cyclisme. Deux ans plus tard, il s’offre l’Amstel Gold Race à 40 ans. Son âge ne jouait aucun rôle. C’était tout simplement mon préféré absolu.»

Devant le petit écran ou sur les réseaux sociaux, Etienne Mudry demeure un observateur attentif de la petite reine. «Même si j’ai connu une longue pause de 1998 à 2006 à la suite de l’affaire Festina.» L’avènement d’Albeto Contador donne un nouvel élan à sa passion. «Mais je ne suis pas dupe» prévient-il. «Ce n’est plus la même chose.»

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