Simon Pellaud (IAM Excelsior) a remporté la Flèche Ardennaise, une classique belge classée UCI 1.2. Il s’est imposé au sprint face à son compagnon d’échappée, Romain Bacon. Le Martignerain n’a pas été inquiété lors des derniers mètres de course. Il a eu tout loisir de lever les bras bien avant la ligne puisqu’il avait plusieurs longueurs d’avance sur son adversaire, au point que celui-ci a terminé deuxième à 1 seconde. Les deux coureurs ont effectué les 40 derniers kilomètres en tête avant de se disputer la victoire. «Je connais très bien Romain Bacon», explique-t-il. «J’ai fait le tempo dans les ascensions. Lui, c’est un gros rouleur. Nous nous sommes entendus pour nous relayer jusqu’à la fin. A 100 mètres de la ligne, je suis parvenu à le déboîter. Ma force, c’est de parvenir à visualiser le final ou les endroits stratégiques. J’imagine le scénario idéal et je parviens souvent à le reproduire en course. Cela m’était déjà arrivé lors du Tour de Hainan, en novembre dernier. C’est beau quand tout se déroule comme on l’avait prévu.»
En tête sans le vouloir
Présent très tôt dans l’échappée majeure de cette classique de 179 km, laquelle comportait neuf côtes à franchir, Simon Pellaud s’est retrouvé tout seul à 50 km de l’arrivée au sommet du Mont Theux. Quelques kilomètres plus loin, il a été rejoint par le Français Romain Bacon. A partir de là, les deux coureurs ont fait la course en tête. Ils ont toujours eu plus ou moins une minute d’avance sur un groupe intercalé. Mais celui-ci n’a jamais pu combler son retard sur les deux fuyards qui ont très bien digéré les deux dernières difficultés, deux bosses très courtes mais pentues (9,4% et 8%). «Nous n’étions que cinq coureurs de l’équipe IAM au départ mais j’avais le sentiment que nous étions vingt», sourit-il. «Notre force, c’est d’avoir été présents dans tous les coups, à tous les échelons de la course. Et au final, deux coureurs sur cinq sont sur le podium. Dans un premier temps, j’ai pu recoller au groupe de tête au sommet d’une bosse. Ensuite, je me suis retrouvé tout seul à l’avant sans vraiment le vouloir. Encore une fois, j’avais des jambes incroyables. Puis Romain Bacon m’a rejoint. Il nous restait à résister dans les deux dernières difficultés. Nous avons anticipé ces ascensions afin de ne pas nous mettre dans le rouge.»
Il succède à Küng et Dillier au palmarès
Le Martignerain succède au palmarès, notamment, à Stefan Küng (2014) et Silvan Dillier (2013). Troisième, Martin Schäppi complète le triomphe de l’équipe valaisanne IAM Excelsior. «C’est une course qui a une certaine renommée en Belgique», se réjouit Simon Pellaud. «Je suis surtout très heureux pour l’équipe. Initialement, après cette semaine très exigeante sur le Tour de Romandie, très stressante et fatigante avec deux échappées en six jours, j’aurais aimé couper et ne pas courir. Finalement, j’ai juste posé mon vélo durant trois jours. En Valais, à l’entraînement, je ne me sentais pas bien du tout. Les sensations sont revenues vendredi, lors de la reconnaissance. J’avais à coeur de courir pour mon club. C’est aussi important pour obtenir des invitations lors de la deuxième partie de saison et pour l’avenir de cette équipe.»
Simon Pellaud est en grande forme depuis le début de l’année. Pour rappel, il a déjà remporté deux courses: L’Echappée à Fully et une étape du Tour du Loir-et-Cher. Il est également monté plusieurs fois sur le podium. Et surtout, il avait ramené, une semaine plus tôt, le maillot de meilleur grimpeur du Tour de Romandie. Ainsi que le maillot du supercombatif.
Le Tour de l’Ain avec l’équipe de Suisse
Le coureur de IAM Excelsior va de nouveau s’offrir trois jours de pause avec son amie. Il ne courra pas le week-end prochain mais sera au départ du Tour de l’Ain avec l’équipe nationale, une épreuve de trois jours avec une arrivée au sprint, une étape casse-pattes et une arrivée au sommet. «Ensuite, je préparerai le Tour de Suisse et les championnats de Suisse en courant ici plutôt qu’à l’étranger. Je prendrai part au GP de Lugano et au GP de Gippingen.»