La question n’est ni anodine, ni provocatrice. C’est même le titre d’une course, le concept original d’une épreuve à laquelle prendra part le citoyen de Vex, samedi. Pourquoi le dernier survivant, d’ailleurs? «Parce qu’à la fin, il ne doit en rester qu’un», répond Job Vouillamoz, 51 ans, le plus âgé des 30 participants au départ.

La course se déroule à Hauterive, dans la forêt de Chaumont, au-dessus de Neuchâtel. La boucle de 3,33 km, 386 mètres de dénivelé, doit être couverte un maximum de fois en moins de 30 minutes. Par tour, cela s’entend. Chaque coureur qui dépasse le temps imparti est éliminé. Le dernier survivant est déclaré vainqueur et peut tenter de devenir le premier «finisher» à courir 24 tours en 12 heures. Il aurait alors couvert 80 km et avalé 9264 mètres de dénivelé. «Après deux éditions, ce n’est pas encore arrivé», précise le spécialiste des épreuves longue distance. «Chaque année, la cagnotte grimpe de 300 francs. Elle atteint 900 francs, un montant qui ira au «finisher». Mais ce n’est pas gagné.»

Il y a des portions à plus de 50% mais, paradoxalement, c’est la descente que je redoute le plus.

Job Vouillamoz, spécialiste des courses d’endurance

Job Vouillamoz en sait quelque chose. Sur le papier, il se dit qu’il a les moyens de terminer une dizaine de tours. Sur le terrain, il a dû se raviser. «C’est plus difficile qu’il n’y paraît», constate-t-il au retour d’une reconnaissance express, un samedi matin. «J’ai effectué deux tours en quelque 29’. Certes, je n’étais pas à bloc mais j’ai couru à un bon rythme. Enfin, pas toujours, parce qu’il y a des portions à plus de 50%. Les bâtons sont alors bien pratiques. Paradoxalement, c’est la descente que je redoute le plus. La montée ne m’effraie pas, mais je ne suis pas un bon descendeur. En gros, c’est 18 minutes d’ascension et 10 minutes de descente.»

A peine le temps de se ravitailler

Samedi, le premier tour sera quasiment sous conduite puisqu’un meneur aura pour mission de donner le rythme. Ensuite, il s’agira d’aligner les boucles en 29 minutes, idéalement, afin de disposer d’une petite minute pour se ravitailler avant de repartir pour un tour. «Il faut être régulier. Le départ est donné à 7 h 30. Je serai sur place une heure avant afin de m’échauffer correctement parce que je suis un vrai diesel. Sur le parcours, il y a des temps de passage affichés.»

Quand il ne roule pas à vélo, qu’il n’a pas ses skis de randonnée aux pieds, Job Vouillamoz court volontiers. Mais il ne prend part, habituellement, qu’à un ou deux trails dans l’année ainsi qu’à quelques courses de montagne. Le Km vertical de Fully figure parmi ses classiques. Voilà quelques jours, il a aussi découvert le double Km de Chando en guise de préparation. «J’étais mieux que prévu. C’est bon signe, je suis en forme.»

Repêché après un tirage au sort

L’autre originalité de cette épreuve tient au nombre de participants. Ils ne seront que 30 au départ, l’étroitesse des chemins et les critères de rythme ne permettant pas d’accueillir plus de concurrents. Du coup, il est plus difficile encore d’être invité que de boucler quelques tours. Les deux vainqueurs de la dernière édition sont accueillis d’office, ainsi que dix coureurs répondant à des critères sportifs bien précis et quelques tickets supplémentaires à ceux qui se sont acquittés de divers challenges. Et si les 30 places ne sont pas occupées, c’est un tirage au sort parmi les inscrits classiques qui bouclera la liste. «J’ai eu de la chance», sourit Job Vouillamoz. «Je me suis inscrit en même temps que Florian Vieux, lors d’une soirée. Mais lui n’a pas été retenu.»

Course à pied: Job Vouillamoz sera-t-il le dernier survivant?

Adepte des épreuves de longue distance, le citoyen de Vex prend part, samedi, à une course au concept très original, à Neuchâtel. Il s’agit d’aligner des tours en moins de 30 minutes.