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Sébastien Clivaz, un arbitre suisse qui touche les sommets de l’Europe

Le résident de Collombey poursuit son ascension saison après saison, il vient d’officier dans la prestigieuse EuroLigue.

13 déc. 2019, 21:00
Sébastien Clivaz vit pour le basket depuis sa plus tendre enfance.

Ordinateur sur les genoux, smartphone posé à proximité et sweat-shirt floqué «SwissBasketball» sur le dos; voilà trois détails qui traduisent la réalité du quotidien de Sébastien Clivaz.

L’arbitre international suisse travaille par passion, pour sa passion: le basket. «Suisse», le trentenaire préfère se qualifier ainsi plutôt que de devoir vexer les Valaisans qui seraient tentés de lui attribuer les «treize étoiles» grâce à son patronyme.

«Je suis originaire de Randogne, mais mon grand-père déjà était établi à Fribourg», commente-t-il. «C’est là-bas que j’ai grandi, même si depuis un peu plus de deux ans, j’habite à Collombey.»

Le Chablaisien se sent donc avant tout «Dzodzet», sans pour autant accorder trop d’importance à la question. «Mais en dehors du basket, les seules équipes dont je suis les résultats sont le FC Sion et Fribourg-Gottéron», précise-t-il avec un large sourire.  

Pour un arbitre, être au sifflet pour une finale, c’est la reconnaissance suprême. On fait ça pour vivre ce genre de moments.
Sébastien Clivaz, arbitre international

Il a tiré un trait sur la finale 2017

Sa carrière dans l’arbitrage est pourtant intimement liée au Bas-Valais, puisque c’est là qu’il a sifflé son premier match de ligue nationale.

Un certain Monthey-Nyon disputé il y a de cela quinze ans, le directeur de jeu néophyte avait alors 20 ans. «Comme je suis arrivé en première division très tôt, j’ai abandonné le jeu pour mettre le focus sur l’arbitrage. J’étais au bon endroit, au bon moment et j’ai très vite assumé mes responsabilités dans les matchs.»

Il faut dire que – de son propre aveu –, Sébastien Clivaz a «bouffé du basket» depuis tout petit. Accompagné par son père, Bernard, il s'est très vite retrouvé dans les tribunes pour acclamer Fribourg Olympic ou sur les parquets pour mener son équipe junior au sein de Sarine-Basket.

«Ce sport a toujours joué un rôle central dans ma vie», confesse-t-il. «Déjà tout petit, lorsque je ne m’entraînais pas, je me rendais à la salle de mon village de Posieux pour la fin des entraînements. Là, pendant quinze minutes, j’arbitrai le mini-match qui terminait la séance.»

Et à force d’arbitrer des mini-matchs, le tout frais père de famille s’est retrouvé à diriger, bien des années plus tard, les plus grandes affiches du basket suisse. «Pour nous, être au sifflet pour une finale de play-off ou de Coupe, c’est la reconnaissance suprême. On fait ça pour vivre ce genre de moments, tout comme les joueurs.»

D’ailleurs, c’est lui qui était derrière la ligne, sifflet à la bouche pour la tristement célèbre finale de la Coupe 2017 entre les Lions de Genève et le BBC Monthey.

Une finale qui avait accouché d’un bon nombre de débordements sur et en dehors du terrain. «C’est du passé. Je pense d’ailleurs que presque tout le monde a tiré un trait là-dessus désormais. Mais c’était une période compliquée, surtout que j’étais en train de construire ma maison à Collombey.»   

C’est une personne qui donne tout quand elle aime, que ce soit dans son travail ou pour sa famille.
Maria Clivaz-Garcia, son épouse

Formateur, pédagogue et surtout passionné

Une période compliquée qui n’a en rien entamé la passion et surtout l’élan de celui qui est également responsable de l’arbitrage et du développement du 3x3 pour la fédération suisse.

«Vous savez, quand j’arbitre Olympic, les Fribourgeois disent que je siffle contre eux et l’inverse se passe quand je suis à Monthey. On fait ce métier par passion, pas pour la reconnaissance.»

Mais ceux qui le côtoient dans son métier savent ô combien ce sport est important à ses yeux. «C’est un acharné de travail mais qui est aussi excellent pédagogue», souligne Grégoire Pillet, qui côtoie Sébastien Clivaz en tant qu’arbitre mais aussi en tant qu’ami.

«Tu peux lui écrire à 6 heures du matin ou à minuit, il te répondra directement et prendra du temps pour toi.» «Prendre du temps», le Fribourgeois sait aussi le faire pour sa femme, Maria, et son petit garçon, Leo.

«C’est une personne qui donne tout quand elle aime, que ce soit dans son travail ou pour sa famille», souligne son épouse, Maria Clivaz-Garcia, ancienne joueuse du BBC Troistorrents. «Il a simplement dû apprendre à trouver les bons dosages.»

EuroLigue, reconnaissance suprême 

Des dosages que Sébastien Clivaz semble d’ailleurs maîtriser désormais aussi bien que les règles du basket. En novembre dernier, il a ainsi pu toucher à la très prestigieuse EuroLigue – l’Everest du basket européen – et pourrait bien recommencer dans un avenir très proche.

«Grâce à cette convocation, j’ai fait un bon pas en avant dans ma carrière. J’en rêvais depuis longtemps.» Un rêve devenu réalité donc lorsque le petit garçon de Posieux s’est retrouvé au cœur de l’Arena de Berlin et ses 17 000 places pour la rencontre entre l’Alba Berlin et l’Etoile Rouge Belgrade.

«J’appréhendais une seule chose ce soir-là, la musique d’avant match. Comme l’hymne de la Ligue des champions au foot, elle met des frissons.»

Difficile dès lors de retrouver l’ambiance parfois morose de certains parquets helvétiques où les supporters se comptent par dizaines et non milliers? «Contrairement à ce que les gens pensent et disent des fois depuis les gradins, j’ai toujours le même plaisir à arbitrer des matchs en Suisse. Je crois bien que jamais je ne serai blasé de ce sport.» 
 

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