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Volleyball: une pénurie d'entraîneurs en Valais

De nombreux clubs manquent de techniciens qualifiés et tirent la sonnette d’alarme. Responsable de la formation des coachs en Valais, Daniel Ferrazzi évoque quelques pistes pour aller de l’avant.

06 janv. 2020, 16:32
Daniel Ferrazzi veut avant tout miser sur la formation.

«Nous sommes actuellement en pleine restructuration du club, et nous sommes à la recherche urgente d’un(e) entraîneur(e) juniors U13 à U17 pour la saison 2020-2021. Si nous n’en trouvons pas d’ici février, la survie du club sera fortement compromise.» Tel est le message de Vincent Crottaz, président du VBC Flanthey-Lens. Ce cri d’alerte lancé est en fait symptomatique de plusieurs autres clubs, eux aussi en pénurie d’entraîneurs.

Membre du comité cantonal de volleyball et responsable de la formation des coachs, Daniel Ferrazzi connaît parfaitement le problème et les responsabilités d’un entraîneur, lui qui est aussi à la tête de la deuxième ligue féminine du VBC Sion. Pris de passion pour le coaching dès ses 15 ans, l’ancien joueur de première division italienne a entraîné des U13 à la ligue B, en passant par les sélections de l’Association régionale (SAR): «Il faut que l’on parvienne à motiver et à communiquer sur les possibilités de se former en tant qu’entraîneur.» 

L’accent sur la formation

A savoir qu’au premier stade, des cours sont dispensés gratuitement sur une journée, tant dans le Haut-Valais que dans le Bas. Ils sont donnés par des personnes expérimentées (Silvan Zindel entraîneur de LNA, Ileno Citro entraîneure de la 1re ligue de Berne et assistante coach dans la Talent School, ou encore Adrien Prevel, capitaine de la LNA de Lausanne) et permettent un premier accès à la sphère du coaching. L’idée étant, cela dit, que les participants poursuivent leur formation au-delà de cette première journée. Il existe en effet les cours Jeunesse et sport qui permettent aux personnes intéressées de 17 ans et plus de participer aux cours de base et de commencer une carrière d’entraîneur. La prochaine session aura d’ailleurs lieu à Ovronnaz au mois d’avril. Pour les plus aguerris, la formation peut se poursuivre sur treize modules jusqu’au niveau expert J+S, ou le diplôme d’entraîneur de Swiss Olympic, ayant la valeur d’un bachelor.

L’argent souvent nerf de la guerre

Reste que l’aspect financier, dans les clubs suisses, demeure un problème. «Le salaire est au bon vouloir du club», explique Daniel Ferrazzi. «Il est clair qu’il faudrait créer une stratégie liant sponsors et cotisations pour payer les entraîneurs de manière plus importante et stable. Cela aiderait à attirer du monde», poursuit le technicien italien.  Ainsi, pour environ 44 000 licenciés en Suisse, on compte 3700 entraîneurs formés Jeunesse et sport. Cela donne donc un rapport de douze joueurs pour un entraîneur. «On se situe vraiment à la limite, depuis plusieurs années», déplore le responsable, même s’il s’enthousiasme en pensant aux 200 entraîneurs supplémentaires formés pour la saison 2020-2021. 

Un entraîneur pour une région

Un entraîneur pour plusieurs équipes peut également représenter une solution, à l’instar d’Alexandre Peytchev, coach de cinq équipes romandes dont la LNB de Fully et la 1re ligue féminine de Rhône Volley. Daniel Ferrazzi nuance toutefois: «Contrairement à Peytchev ou encore à Marcel Dickmann, actuel assistant-coach de la LNB féminine de Viège, 90% des entraîneurs en Suisse ne sont pas professionnels. Il s’avère donc difficile de consacrer du temps pour plusieurs équipes, à côté d’un travail.»

Et cette solution a, de surcroît, un certain coût: «C’est une évidence à laquelle il serait possible de remédier. Pourquoi ne pas imaginer que les clubs d’une même région s’unissent pour financer l’entraîneur?» Encore faut-il pouvoir engager ce dialogue entre les clubs, pas toujours ouverts à la collaboration. Par conséquent, Daniel Ferrazzi mise davantage sur la formation.

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