Le cargo norvégien qui a secouru le Vaudois Bernard Stamm et son équipier Damien Guillou a accosté tôt jeudi matin dans le port de Rotterdam, annonce le service de presse de Cheminées Poujoulat. Les deux marins s'apprêtaient à rentrer en France, où ils devaient retrouver leur famille respective en fin de journée.
Stamm et Guillou s'étaient retrouvés en difficulté dans la nuit de lundi à mardi dans la Manche à bord de Cheminées Poujoulat, alors qu'ils effectuaient le convoyage retour de la Transat Jacques Vabre. La balise de détresse avait été déclenchée lundi soir déjà. Le voilier - qui a coulé depuis - se trouvait alors à 180 milles de Brest, son port d'attache.
Bernard Stamm a témoigné sur son site internet des conditions à bord de son voilier au moment de l'accident. "Il y avait entre 43 et 45 nœuds de vent établis, mais c'était maniable. Nous nous étions préparés à ce coup de vent (...) mais dans une vague, le bateau s'est cassé en deux, juste devant les dérives", a souligné le skipper vaudois.
"Nous nous sommes préparés à quitter le bateau. La mer était grosse alors nous avons essayé d'évaluer le risque de dégradation de Cheminées Poujoulat. Avec Damien, nous avons tenté de désolidariser le mât du 60 pieds mais nous n'avons pas réussi. C'était vraiment trop dangereux", a-t-il poursuivi.
Le détenteur du record de la traversée de l'Atlantique en solitaire sur un monocoque de 60 pieds a précisé qu'un hélitreuillage avait été tenté. "(On) nous a demandé de mettre à l'eau un BIB (radeau de survie) afin qu'un plongeur puisse nous récupérer. C'est ce que nous avons fait mais Damien et moi n'avons jamais réussi à nous éloigner du bateau. C'était super dangereux car ça nous faisait taper vers l'étrave cassée. Finalement, nous avons été obligés de remonter à bord de Cheminées Poujoulat en laissant dans le radeau de sauvetage la quasi-totalité de notre eau, le bidon de survie, le téléphone, les fusées... En somme, à ce moment-là, nous avons grillé une grosse de nos cartouches."