C’est le plus jeune de la bande. Des cinq athlètes retenus en équipe de Suisse parmi les espoirs (ndlr: 20 à 23 ans) pour les championnats du monde à Villars, Julien Ançay fait office de novice. Après avoir brillamment sillonné les parcours internationaux de ski-alpinisme chez les cadets et les juniors, le Fulliérain a franchi un palier en début d’hiver. Un passage obligé pour celui qui fêtera ses 21 ans en août prochain et qui est volontiers qualifié de crack dans le milieu. Il suffit de se balader du côté du col de Bretaye, centre névralgique des Mondiaux, d’évoquer son nom pour remarquer le nombre de personnes qui vantent ses qualités. «Il y a encore énormément de travail pour atteindre le meilleur niveau. Mais la motivation est là. Je vais essayer d’aller le plus loin possible dans ce sport. Et on verra bien ce que l’avenir me réserve», analyse lucidement et humblement le principal concerné.
Une saison pour engranger de l’expérience
Qui dit nouvelle catégorie, dit nouveautés. Ainsi qu’une concurrence plus féroce. La majorité de ses adversaires ont en effet déjà l’expérience des courses parmi les espoirs. Habitué aux podiums, médailles et autres succès, Julien Ançay a dû s’habituer à rentrer dans le rang. «Je dois faire ma place. Je prends cette saison comme un exercice au cours duquel je dois engranger de l’expérience. Et ainsi remonter sur le podium d’ici quelques années. Mais chez les grands, cette fois», sourit-il.
Chez les grands. Tel est bien le nouveau quotidien de Julien Ançay, les espoirs étant appelés à se mesurer à l’élite mondiale du ski-alpinisme. «Les parcours sont plus longs que ce à quoi j’étais habitué. En fait, ils sont identiques à ceux des élites», précise-t-il. «Côtoyer les meilleurs de la planète me permet de me rendre compte du travail qu’il me reste à accomplir.»
De la tête à l’arrière du peloton
Julien Ançay le sait. Dans une phase d’apprentissage entre également en considération la force mentale. «Je me retrouve à l’arrière du peloton alors qu’avant, j’étais tout devant.» Le membre de l’équipe nationale sait comment procéder pour ne pas flancher. «Il faut se fixer des objectifs réalistes. La persévérance, la patience et la motivation sont essentielles dans ces périodes-là. Mais ce qui est certain, c’est que j’aimerais bien monter sur les podiums de la catégorie espoirs dès la saison prochaine.»
Il pourra poursuivre sa progression à l’occasion de l’individuelle et de la verticale, ses deux disciplines de prédilection. C’est d’ailleurs sur ces deux épreuves qu’il prendra le départ aux Mondiaux de Villars. «Je me sens plus à l’aise sur les courses d’endurance que sur le sprint qui demande de grandes qualités d’explosivité. Pour briller dans l’individuelle, qui est vraiment le reflet du ski-alpinisme, il faut être en possession de tous les facteurs que demande ce sport.»
Des facteurs que Julien Ançay a travaillés dès son plus jeune âge. «On peut dire que je suis tombé dans la marmite tout petit. Mes deux parents pratiquaient le ski-alpinisme et faisaient beaucoup de compétition.» Pour devenir un athlète très complet, il a également pris pour habitude de troquer ses skis et ses peaux contre des baskets ou un vélo. «Cela me permet de m’entraîner tout au long de l’année.»