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Sierre-Zinal: la course dans les yeux de ses légendes

Pablo Vigil, quadruple vainqueur de la course des cinq 4000, et Ricardo Mejia, codétenteur du record de victoires sur le parcours, se livrent sur Sierre-Zinal, leur discipline et leur successeur Kilian Jornet.

10 août 2018, 18:00
Pablo Vigil et Ricardo Mejia se sentent chez eux à Zinal.

Assis sur un banc, sous le soleil de Zinal, Ricardo Mejia et Pablo Vigil dissertent en espagnol. Dans la rue principale de la station anniviarde, au milieu des touristes hollandais, français ou belges, les deux champions se fondent presque dans la masse.

Mais c’est sans compter les locaux, qui, eux, reconnaissent sans même plisser des yeux le petit Mexicain et l’Américain à la chevelure sauvage. «A l’arrêt de bus, dans les petits villages ou à l’hôtel, partout on me reconnaît», se réjouit Ricardo Mejia, quintuple vainqueur de Sierre-Zinal. «J’ai un peu l’impression d’être chez moi.»

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Et il en va de même pour son acolyte, qui a dompté le mythique tracé quatre années de suite – entre 1979 et 1982. «Zinal, c’est un peu ma seconde maison», explique le citoyen du Colorado. «C’est cette région qui, à l’époque, m’a permis de m’ouvrir à l’Europe et au reste du monde.» 

Retour à l’époque du Rivella

Aujourd’hui globe-trotter émérite – lorsqu’il n’est pas mandaté sur des courses pour y dispenser son expertise –, Pablo Vigil ne manquerait la course des cinq 4000 pour rien au monde. «Il y a quelque chose d’unique à Sierre-Zinal, notre sport a changé au fil des ans, mais le tracé, lui, est resté pratiquement le même, et c’est rare.»

Du haut de ses 66 ans, l’Américain aime se rappeler une époque où il n’existait ni chaussures Salomon, ni gel énergétique, ni réseaux sociaux. «Lors de ma grande première en 1979, il n’y avait que du Rivella et rien d’autre», ironise-t-il. L’ancien professeur des écoles avoue cependant qu’en plus du tracé de Sierre-Zinal, un autre facteur qui fait la renommée de la course reste immuable: ses légendes. Et s’il en fait indéniablement partie, le regard de Pablo Vigil se tourne en premier lieu vers celui de son voisin de banc: Ricardo Mejia. «Ricardo a été le Kilian Jornet de son époque et un modèle pour de nombreux coureurs.»

Le Coloradien ne se risquera pas pour autant sur les pentes de la comparaison. «Tout ce que je peux dire, c’est que d’un point de vue humain, je les mets à égalité. Ce sont tous les deux des personnalités avec lesquelles il fait bon passer du temps.»

«Les records sont faits pour être battus»

A ses côtés, celui qui codétient le record de victoires à Sierre-Zinal avec Kilian Jornet cède humblement le rang de «meilleur coureur» à son cadet. «Kilian est l’athlète le plus complet que je connaisse», insiste Ricardo Mejia. «Peu importe que ce soit sur 30, 60 ou 100 kilomètres, il gagne toujours. Et cette qualité est tellement rare.»

D’ailleurs, le Mexicain ne serait pas étonné de voir Kilian Jornet détenir seul le record dimanche aux alentours des 12 h 30. «Tous les records sont faits pour être battus», souligne-t-il philosophiquement. «Si Kilian gagne, je serai le premier heureux pour lui, il le mérite.»

Vous l’aurez compris, entre ces grands coureurs, le respect confine à l’admiration réciproque. Qu’ils soient ou qu’ils aient été des champions, ils sont déjà et resteront des légendes de Sierre-Zinal. 

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