Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Route du Rhum: pour sa deuxième participation, le Genevois Alan Roura vise un Top 10

Le genevois Alan Roura partira, dimanche, à 14 heures, du port de St-Malo, pour sa deuxième Route du Rhum. Le jeune navigateur de 25 ans a depuis acquis de l'expérience et il affiche ses ambitions. Il peut désormais jouer dans la cour des grands et il vise une place parmi les 10 premiers.

02 nov. 2018, 14:08
Alan Roura était inconnu lors de sa première participation, il y a 4 ans. Il s'est depuis hissé au niveau des meilleurs marins de la planète.

Contrairement à l'édition 2014, Alan Roura attaque sa deuxième Route du Rhum avec des ambitions assumées. Il a grandi, mais la victoire semble encore prématurée.

"Il y a plein de choses qui ont changé, mais nous, nous n'avons pas changé." Lancée sereinement, la palabre n'a rien d'un dicton. Mais assis sur sa "véranda" (comprenez la partie à l'air libre mais couverte devant l'entrée de la cabine de son monocoque), Alan Roura aura de peine à le nier: dans le port de Saint-Malo, au milieu des 120 et quelques bateaux qui s'apprêtent à prendre le départ de la Route du Rhum dimanche à 14 heures, il n'est plus tout à fait le même qu'il y a quatre ans.

En 2014, les réglages techniques s'étaient prolongés quasi jusqu'au départ. Pour ne tenir que deux jours et ne pas dépasser Roscoff, à quelques encablures de la cité malouine, avant d'abandonner. Il avait alors 21 piges et son histoire n'attirait que par sa date de naissance. Il en accuse aujourd'hui 25 et, avec une douzième place au Vendée Globe, son expérience est suffisamment conséquente pour afficher des ambitions.

 

 

Maîtriser "l'usine à gaz"

Au fond, il l'admet: "Je n'ai jamais été aussi prêt depuis que j'ai commencé la course au large." Celle-là, de phrase, ne peut pas être anodine. De toute façon, La Fabrique le témoigne d'elle-même. Cet IMOCA de 60 pieds de long (18,28 mètres) a des arguments de poids: à commencer par ses foils, forcément, installés durant l'énorme chantier de l'été dernier. Roura a aujourd'hui du matériel pour jouer dans la cour des très grands.

De là à en faire un potentiel vainqueur dans sa catégorie ? "C'est un bateau qui peut jouer le haut du classement, promet le Genevois. Mais il faut l'avoir bien en mains." En clair, rien ne sert de s'enflammer, une victoire est difficile à envisager. Cela s'explique: il n'a été mis à l'eau pour la première fois que le 16 juillet dernier. En trois mois et demi de vie de couple, on ne se connaît pas encore par coeur. La Fabrique n'a pas encore été confrontée au gros vent par exemple.

"Il y a un énorme boulot de prise en mains, confirme le joyeux matelos. Un bateau comme celui-ci, c'est compliqué à faire avancer, c'est une usine à gaz. Pour l'apprivoiser, il faut naviguer. Chaque vague t'apprend quelque chose. Alors non, je ne le maîtrise pas encore parfaitement, notamment pour l'emmener à 100% de sa vitesse. Mais il le sera à l'arrivée." Il faut se donner un peu de temps pour apprivoiser un tel colosse. Alan Roura ne se livre donc pas à de fausses promesses. Cela fait plusieurs mois qu'il martèle que son objectif est le Vendée Globe 2020.

 

 

"Agir en bon marin"

Pour cette Route du Rhum, son but affiché est une place dans les dix premiers. Il veut absolument rallier la Guadeloupe et, à demi-mot, il avoue qu'il aimerait bien se voir autour de la septième place. Car l'ancien benjamin peut désormais se dévoiler en compétiteur. "On m'a toujours collé l'étiquette d'aventurier, mais je ne pourrais pas naviguer juste pour ça, assène-t-il. J'ai besoin de me tirer la bourre avec les autres."

A défaut d'être le plus rapide, Roura devra faire en sorte de jouer sur d'autres tableaux. "Sur le Rhum, le vainqueur n'est pas forcément celui qui a le meilleur bateau, mais celui qui choisit la meilleure option. On peut le gagner en faisant une escale. Il faut simplement agir en bon marin, c'est-à-dire en protégeant son bateau. Cela demande de bien réfléchir."

Votre publicité ici avec IMPACT_medias