Votre publicité ici avec IMPACT_medias

On a sué sur le Kilomètre Vertical de Fully

Fully Tourisme inaugurait samedi un chronométrage permanent sur son fameux Kilomètre Vertical. "Le Nouvelliste" y était. Impressions d’une course hors norme qui met le mental à rude épreuve.

12 juin 2017, 14:04
/ Màj. le 13 juin 2017 à 06:30
Impitoyable, le Kilomètre Vertical de Fully ne laisse guère de répit.

1'000 mètres de dénivelé, une pente moyenne dépassant les 50%, un parcours de 1'920 mètres: le Kilomètre Vertical de Fully (KV) - le plus court et le plus rapide du monde - affole les statistiques. Il faut pourtant à peine 30 minutes aux cadors de la discipline pour en venir à bout.

Autant dire que je ne régatais pas dans la même catégorie. Ma seule ambition en ce samedi matin déjà caniculaire: rallier l’arrivée sur mes deux pieds. Ou plutôt sur mes quatre pieds car les bâtons sont des alliés indispensables pour gravir les échelons de l’ancienne voie ferrée.

10h45. Le compte à rebours est lancé. Départ de la Belle-Usine sous un soleil de plomb, les membres du team La Trace - organisateurs du KV en octobre - ont pris les devants. Je m’élance après l’ancien cycliste professionnel Julien Taramarcaz invité à inaugurer ce nouveau chronométrage permanent au côté du skieur alpiniste bernois Werner Marti. Une, deux, trois foulées, le trou s’est déjà fait, me voilà seule, l’épreuve sera mentale.

Le couloir de la Rosablanche, une sinécure

Les cent premiers mètres sont passés, la pente se durcit et mes pas sont déjà bien pesants. Le soleil quasi au zénith darde ses rayons sur ma nuque. Il fait chaud, très chaud, trop chaud. Je lève la tête, les autres coureurs ne sont plus que des petits points à l’horizon.

J’essaie de maintenir une cadence mais le souffle se fait court et le palpitant s’emballe. Les marches du couloir de la Rosablanche sur la Patrouille des glaciers m’ont l’air d’une partie de plaisir en regard de ces impitoyables barreaux de fer patinés par le temps.

Un moment d’inattention et c’est la glissade assurée. Une chute vertigineuse que je préfère éviter. 300 mètres, 400 mètres, je guette fébrilement le panneau des 500 qui indiquera la moitié du chemin parcouru. La moitié ? Vraiment ? Mes mollets sont en feu, mes poumons brûlent, ma gorge est sèche. C’est dur, très dur…

Nulle échappatoire

Pas question toutefois de rebrousser chemin: la seule issue est par le haut. Un coup d’œil à l’application de mon smartphone faisant office de chronomètre : 32 minutes et des poussières. Et dire que certains ont déjà coupé l’arrivée alors que je me débats pour grapiller le moindre centimètre. Si les Kilian Jornet ou autre Urban Zemmer – détenteur du record en 29 minutes 42 secondes (!) – doivent avoir leur dose de souffrance, ce sont des extraterrestres.

Après la souffrance, la délivrance

Loin de ces sphères éthérées, je poursuis ma marche de forçat, m’arc-boutant sur mes bâtons. A quand cette fameuse baraque blanche des Garettes qui mettra fin à tous mes maux ? Je n’ose pas y rêver. Et puis soudain « Alléluia ! » La voilà au bout du chemin telle une apparition divine. Un dernier coup de rein, et la ligne d’arrivée est franchie. Mes compagnons de course paraissent à peine entamés par l’effort. Mon visage cramoisi doit les faire doucement sourire. Qu’importe, la vue sur le massif des Combins est splendide. De quoi faire oublier la brutalité voire la bestialité de ce pensum dont on a questionné le sens à chaque pas.

Au final, l’opération est réussie. L’application, développée par l’entreprise MSO-Chrono, a tenu ses promesses. Maintenant, à vous de jouer ! Un tirage au sort permettra à tous les participants d’ici au 31 juillet de remporter un prix. Un aiguillon de plus pour se faire mal même s’il n’y a pas de plus grande victoire que celle que l’on remporte sur soi.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias