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Chez les Dessiex, à Chemin-Dessous, on mange lutte, on vit lutte, on dort lutte

Chez les Dessiex, à Chemin-Dessous, on ne jure que par la sciure et les culottes courtes. Rodrick, Soren et la petite Loélie sont tombés dans la marmite. Pour le plus grand bonheur de leurs parents.

22 juil. 2020, 09:00
Une famille où l'on vit, mange et dort lutte.

Ce vendredi-là, date de notre rencontre, c’est comme si le ciel était tombé sur la tête de la famille Dessiex. Qui vient d’apprendre que les premières Fêtes régionales de lutte suisse étaient repoussées, la faute à ce maudit coronavirus. L’impatience est à la hauteur de la désolation ambiante. C’est vrai qu’ici, dans cette propriété conviviale de Chemin-Dessous, sur les hauteurs martigneraines, tout rappelle la sciure et les culottes courtes.

A commencer par les trophées, les palmes et les diplômes fièrement exposés dans une grande vitrine à l’entrée du salon. «Nous pensons lutte, nous mangeons lutte, nous dormons lutte!», confirme Kristel, la maman, gérante d’un tea-room à Sion. 

Rodrick et Soren autour des trophées. ©Studio Martine Morand

Un véritable rituel

Il y a Rodrick, 10 ans, l’aîné des enfants, un look d’enfer avec sa queue-de-cheval. Il y a Soren, 8 ans et demi mais déjà très posé, très mature. Il y a encore Loélie, 4 ans et demi, qui regarde ses grands frères avec amour et émerveillement. «Elle est encore trop jeune pour s’inscrire dans un club et commencer la lutte, précise sa maman. Mais elle y songe déjà…» Et il y a enfin Mathilde, la grande sœur, qui se déplace volontiers, lorsqu’elle le peut, autour des ronds de sciure.

Avec Frédéric, le papa, maître socio-professionnel, c’est tous les week-ends le même rituel à la belle saison, lorsque les Fêtes cantonales, alpestres ou régionales de lutte se succèdent aux quatre coins du pays. Toute la famille «saute» dans la voiture, victuailles et boissons constituées, pour rejoindre les sites de compétition et vivre intensément le moment présent. «Il n’y a pas mieux pour renforcer une complicité et souder une famille», souligne – à raison – Kristel.

Il n’y a pas mieux pour renforcer une complicité et souder une famille.
Kristel Dessiex, la maman

Chez les Dessiex, la passion pour ce sport s’explique par des racines… géographiques. «Nous avons longtemps habité Fribourg, où la lutte est plus implantée qu’ici, avant de nous installer en Valais, précise la voix matriarcale. A force d’acheter des fondues pour soutenir le club de Cottens et d’assister à des fêtes, nous y avons pris goût. Et nos enfants n’ont pas résisté au plaisir d’essayer. Ils sont immédiatement tombés dans la marmite, sans aucune contrainte parentale. Au contraire, je n’aurais jamais laissé faire du foot à mes enfants. Car le respect de l’arbitre et des adversaires, qui n’existe plus dans le foot, est une valeur que nous voulions inculquer à nos enfants. C’est pour nous un aspect essentiel de l’apprentissage de la vie.»

De la suite dans les idées

Sociétaires du club de Charrat-Fully, bénéficiaires également d’entraînements au club d’Aigle, Rodrick et Soren peuvent déjà se targuer de quelques résultats intéressants, dans leur catégorie, à l’échelle interrégionale. Au-delà d’un gabarit tout sauf impressionnant pour leur âge, le premier est plutôt technique, réfléchi, alors que le second – malin – compense par la spontanéité et l’audace. «Chez moi, c’est un peu quitte ou double. Ça passe ou ça casse!», souffle le petiot.

 ©Studio Martine Morand

«J’aime bien observer, analyser et porter le bon coup au bon moment», surenchère l’aîné, qui dit toute sa «fierté d’apporter une cloche (ndlr: prix en nature traditionnel de la lutte suisse) à l’école, après une bonne performance, pour la montrer à ma maîtresse et à mes copains». N’en déplaise à ses 10 ans à peine, Rodrick a d’ailleurs de la suite dans les idées: «Après mon école obligatoire, j’aimerais bien aller apprendre le suisse allemand et pouvoir m’entraîner dans un club alémanique pour progresser au mieux. Quand je serai en catégorie espoirs, je souhaiterais également m’entraîner sur Fribourg car c’est là qu’il y a toutes mes idoles.»

Après mon école obligatoire, j’aimerais bien aller apprendre le suisse allemand et pouvoir m’entraîner dans un club alémanique pour progresser au mieux.
Rodrick, lutteur en herbe

«Les enfants ont assisté à une Fête fédérale; ils ont pu bavarder avec des icônes de la lutte suisse. Ils sont revenus avec des étoiles plein les yeux et des ambitions. Participer, mais cette fois dans l’arène, à une Fête fédérale: je trouve que c’est un beau projet de vie», conclut Kristel Dessiex, maman aux anges.
 

Blaise Craviolini

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