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Violences à Paris: des casseurs aux profils bien différents

Les auteurs des violences qui ont eu lieu ce week-end à Paris, lors de la mobilisation des "gilets jaunes", présentent des profils très différents. Certains étaient visiblement rompues aux affrontements avec la police ou aux techniques pour incendier une barricade ou une voiture. Bon nombre de "gilets jaunes" ont d'ailleurs condamné ces violences.

02 déc. 2018, 18:08
Les auteurs des violences qui ont eu lieu ce week-end à Paris, lors de la mobilisation des "gilets jaunes", présentent des profils très différents.

Militants aguerris, "gilets jaunes" en colère ou petits délinquants: les auteurs des violences et dégradations samedi à Paris présentent des profils d'une grande diversité qui défient toute généralisation, selon les témoignages recueillis par l'AFP.

Peu après les scènes de chaos dans plusieurs quartiers de la capitale, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé une "stratégie gérée par des professionnels du désordre, des professionnels de la casse".

"Ce ne sont pas des gilets jaunes, ce sont des tenues de camouflage. Ce sont uniquement des casseurs qui sont venus s'en prendre aux forces de l'ordre", a également déclaré son secrétaire d'Etat Laurent Nunez.

Dans les quartiers huppés de la capitale plongée dans une ambiance insurrectionnelle, la réalité semblait toutefois plus complexe, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Souvent des trentenaires

Des "gilets jaunes" ont aussi participé aux dégradations. Plus souvent des trentenaires, venus de toute la France, lunettes de ski et masque de chantier sur le visage, pas nécessairement politisés ou rompus aux émeutes urbaines mais prêts à des actes violents pour protester contre la politique gouvernementale.

Certains d'entre eux faisaient eux-mêmes face aux forces de l'ordre et participaient à la construction de barricades pour freiner leur avancée.

"Cette violence, elle est légitime, elle est la réponse au silence de Macron", justifiait Chantal, 45 ans, venue de Lorraine avec son mari et ses deux enfants ."Tous les mois on finit avec 500 euros de découvert. Ça fait trois ans qu'on n'est pas parti en vacances".

 

 

Beaucoup d'autres "gilets jaunes" rencontrés par l'AFP ont toutefois condamné ces violences, estimant qu'elles desservaient leur cause.

Militants aguerris

A leurs côtés se trouvaient des militants bien plus aguerris, venus des rangs de l'ultragauche comme de l'ultradroite et bien décidés à en découdre avec les forces de l'ordre, ont indiqué des sources policières.

Ces personnes étaient visiblement rompues aux affrontements avec la police ou aux techniques pour incendier une barricade ou une voiture. Quand des grenades lacrymogènes étaient lancées par les policiers, ils donnaient des consignes aux manifestants et leur enjoignaient de ne pas paniquer et "de ne pas courir", ont constaté les journalistes de l'AFP.

L'ultragauche était visiblement présente comme en témoignent de nombreux slogans anticapitalistes scandés dans la foule et l'inscription sur plusieurs murs et magasins de l'acronyme ACAB (All Cops Are Bastards, "tous les flics sont des bâtards") régulièrement utilisé par cette mouvance.

Du côté de l'ultradroite, les groupuscules Action française et Bastion social avaient eux-mêmes annoncé la présence de leurs troupes parmi les manifestants.

Petits délinquants

Plus tard dans la journée, de petits délinquants ont fait leur apparition, notamment place de la Bastille ou aux abords des Champs-Elysées où des journalistes de l'AFP ont vu une petite bande dévaliser une supérette et incendier un scooter.

Les suites judiciaires de ces violences pourraient permettre d'en savoir plus sur le pedigree des casseurs: près de 380 personnes ont été placées en garde à vue samedi et pourraient pour certaines être présentées rapidement à la justice.

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